Dans un tournant historique pour le Gabon, Marie-Madeleine Mborantsuo, qui avait présidé la Cour constitutionnelle du pays pendant trente-deux ans, tire sa révérence. Le général Oligui Nguema, président de la transition, a signé un décret mettant fin à son long règne à la tête de la plus haute juridiction du pays. Cette décision marque un chapitre significatif de l’histoire gabonaise.
Marie-Madeleine Mborantsuo, figure controversée, est réputée pour sa proximité avec la famille Bongo. Ayant occupé le poste de présidente de la Cour constitutionnelle depuis sa création en 1991, elle a souvent été critiquée pour avoir pris des décisions favorables au régime en place, en particulier lors des élections contestées. Malgré quelques tentatives pour afficher son indépendance, son image reste associée à un soutien inconditionnel au pouvoir.
La décision de mettre fin au mandat de Mme Mborantsuo intervient dans un contexte de transition politique. Le général Oligui Nguema, à la tête de la transition, a choisi de nommer une nouvelle Cour constitutionnelle composée de neuf juges suprêmes, une étape importante dans la réforme des institutions gabonaises.
La nomination de Dieudonné Aba’A Oyono comme nouveau président de la Cour constitutionnelle marque un changement significatif. Les neuf magistrats proviennent de toutes les provinces du Gabon, une décision inédite. Cependant, des interrogations subsistent quant à la personnalisation de ces choix par le général Nguema et à l’absence de spécialistes du droit constitutionnel parmi les nouveaux juges.
Alors que le Gabon entre dans une période d’exception, les questions sur la légitimité et la compétence des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle se posent. La réforme de cette institution cruciale pour l’équilibre politique du pays reste sous le feu des projecteurs, suscitant un débat sur la manière dont elle sera gérée à l’avenir. La nation gabonaise attend avec impatience de voir comment ces nouveaux juges exerceront leur pouvoir dans les années à venir.