Jean-Rémy Yama a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle gabonaise, prévue pour le 12 avril 2025. Lors d’une déclaration faite à Libreville le 28 février 2025, l’ancien leader syndical a affirmé être prêt à se présenter face au peuple gabonais, se posant comme un homme de rupture. Bien que son dossier de candidature ne soit pas encore déposé, Yama a exprimé sa détermination à porter un projet politique radicalement nouveau pour le pays.
Jean-Rémy Yama se positionne comme un candidat « propre », en opposition directe avec l’ancien régime et ses dirigeants. Il souhaite incarner un renouveau, un « homme de lumière » prêt à chasser les « ténèbres ». Le leader syndical de 60 ans, ancien professeur et chercheur formé en France, s’appuie sur son expérience de combat contre le pouvoir d’Ali Bongo, qu’il a durement critiqué. Yama entend représenter une alternative à l’ordre ancien, se présentant comme l’incarnation de la rupture nécessaire pour le Gabon.
La scène politique gabonaise est en pleine effervescence à l’approche de la présidentielle de 2025. Le pays a récemment traversé une période de transition après la fin du mandat d’Ali Bongo et l’accession au pouvoir du général Brice Oligui Nguema. Après avoir été emprisonné à deux reprises sous l’ancien régime, Yama a été nommé sénateur de la Transition par le général Nguema. Cependant, il semble désormais tourner la page de la Transition pour s’engager dans une élection qui pourrait marquer un tournant décisif dans la politique gabonaise.
Jean-Rémy Yama se montre ouvert à des discussions avec d’autres candidats afin de créer une coalition de rupture. Il appelle ceux qui partagent ses valeurs de « lumière » à se rassembler et à désigner celui qui portera ce message. Cette démarche laisse entrevoir la possibilité d’une recomposition politique importante, où plusieurs figures de l’opposition pourraient unir leurs forces pour défier le système en place. Cependant, la concrétisation de cette alliance dépendra de la capacité des différents acteurs à surmonter leurs divergences.
Si l’annonce de sa candidature a été saluée par certains de ses partisans, qui voient en lui un homme de principe, l’opinion publique reste partagée. Certains observateurs de la scène politique gabonaise estiment que Yama pourrait apporter un souffle nouveau dans un contexte où le peuple réclame du changement. D’autres, cependant, s’interrogent sur sa capacité à fédérer une véritable opposition face à des candidats mieux établis politiquement. En dépit des incertitudes, sa position incarne un défi direct à l’héritage d’Ali Bongo.
Jean-Rémy Yama n’est pas un inconnu sur la scène gabonaise. En tant que leader syndical, il a longtemps milité pour la justice sociale et la transparence, dénonçant les dérives du pouvoir en place. Sa transition vers la politique ne surprend donc pas ceux qui le connaissent bien. À travers sa candidature, Yama espère incarner les espoirs d’une jeunesse désillusionnée par les promesses non tenues des gouvernements successifs. Ses valeurs et son passé de contestataire pourraient lui permettre de rallier une base populaire, en particulier parmi les électeurs en quête de changement radical.