La levée de la résidence surveillée du président déchu du Gabon, Ali Bongo, suscite des interrogations sur son avenir immédiat. Alors que les autorités de transition lui ont permis de quitter le pays, la question qui prévaut est de savoir quelles sont les prochaines étapes pour l’ancien dirigeant.
Plus de liberté, mais quelles intentions ?
Ali Bongo, à présent “libre de ses mouvements,” demeure pour l’instant dans sa résidence de La Sablière, où ses conditions de vie semblent satisfaisantes, selon Abdou Abarry, chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale. Il a exprimé sa pré-disponibilité à conseiller les nouvelles autorités et à accompagner le Gabon dans sa quête de stabilité. Toutefois, il n’affiche aucune intention de revenir au pouvoir, se concentrant principalement sur des préoccupations médicales et familiales.
Le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo il y a une semaine, a annoncé qu’Ali Bongo était autorisé à “se rendre à l’étranger” pour des raisons médicales. La question de sa destination future se pose donc. Une possibilité notable se trouve au nord de l’Afrique, au Maroc. La famille Bongo entretient depuis des décennies des liens étroits avec la famille royale marocaine, renforçant les spéculations sur un éventuel séjour au Maroc.
Les relations entre Ali Bongo et le roi Mohammed VI du Maroc remontent à leur jeunesse, lorsque leurs pères se sont rencontrés en 1976. Cette amitié a perduré au fil des années, avec des déclarations publiques affirmant leur lien fraternel. Le roi Mohammed VI avait même facilité l’hospitalisation d’Ali Bongo au Maroc lors de son accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite. Cependant, le Maroc a adopté une position neutre vis-à-vis du coup d’État au Gabon, ne révélant rien de la proximité des deux dirigeants.
Bien que rien n’ait encore été confirmé quant à l’accueil d’Ali Bongo au Maroc, le royaume a déjà ouvert ses portes à d’autres dirigeants africains déchus par le passé, tels que l’ex-président du Zaïre Mobutu et celui du Burkina Faso, Blaise Compaoré. L’avenir d’Ali Bongo reste donc incertain, mais le Maroc émerge comme une option possible pour son séjour à l’étranger.