Dans une démarche diplomatique sans précédent, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition gabonaise, s’apprête à effectuer une visite officielle au Congo-Brazzaville, marquant ainsi son deuxième voyage à l’étranger depuis son accession au pouvoir. Cette mission vise à raviver les relations tendues depuis plus d’une décennie entre Libreville et Brazzaville, sanctions et dissensions ayant pris le dessus après un coup d’État au Gabon.
Cette visite diplomatique revêt une importance particulière, car elle permettra au président Oligui Nguema de discuter en profondeur avec son homologue congolais, Denis Sassou-Nguesso. Les relations entre les deux pays ont été tumultueuses, en partie en raison de querelles familiales, notamment liées au décès d’Edith-Lucie Bongo Ondimba en 2009, qui était à la fois l’épouse d’Omar Bongo et la fille de Denis Sassou-Nguesso. La mémoire de cette figure a alimenté les tensions bilatérales, qui se sont exacerbées après le décès du patriarche gabonais, donnant lieu à un bras de fer autour de son héritage.
En outre, le contentieux des “biens mal acquis” en France a exacerbé les tensions entre les deux nations. Denis Sassou-Nguesso aurait soupçonné Pascaline Bongo, l’aînée de la fratrie Bongo, d’avoir compromis son petit-fils Omar-Denis Junior Bongo, également demi-frère d’Ali Bongo. Ces enchevêtrements familiaux ont eu des répercussions majeures sur le plan politique, certains membres influents du pouvoir gabonais redoutant les ambitions présidentielles d’ODJB, perçu comme une menace pour Ali Bongo.
Cependant, il est important de noter qu’Omar Denis Junior Bongo entretient des relations positives avec le général Oligui Nguema. Certains le considèrent même comme un acteur clé dans l’organisation de cette rencontre diplomatique cruciale. L’officier démontre sa volonté de rapprochement en multipliant les émissaires envoyés au Congo en quelques jours seulement. De plus, il cherche à expliquer les raisons du coup d’État, à prouver sa bonne foi, dans l’espoir de convaincre ses voisins de lever les sanctions qui pèsent sur le Gabon, notamment la suspension de la Communauté des États d’Afrique Centrale et de l’Union africaine.
Cette rencontre entre le Gabon et le Congo-Brazzaville suscite l’espoir d’une possible détente dans leurs relations et pourrait marquer le début d’une nouvelle ère de coopération entre les deux nations voisines. Les enjeux sont multiples, et la diplomatie africaine scrute attentivement cette visite pour voir si elle ouvrira la voie à des perspectives de paix et de prospérité dans la région. L’avenir des relations entre ces deux pays clés d’Afrique centrale est suspendu à cette rencontre historique.