Le président gabonais, Brice Oligui Nguema, a reçu le 7 mai 2025 les responsables des partis politiques légalement reconnus pour discuter de la mise en œuvre des recommandations issues du dialogue national d’avril 2024. Cette rencontre, qui s’est tenue au palais présidentiel, a principalement porté sur la réforme du paysage politique gabonais, en particulier la réduction du nombre de partis politiques et l’établissement de critères stricts pour leur création.
Lors de cette réunion, le président a affirmé sa volonté de concrétiser les décisions du dialogue national, qui avait recommandé de diminuer le nombre de partis, jugé trop élevé pour un pays de seulement 2 millions d’habitants. En outre, la nécessité de durcir les critères de création d’un nouveau parti politique a été soulignée. Oligui Nguema a clairement exprimé sa position sur ces enjeux, insistant sur l’importance de renforcer la stabilité politique du pays tout en régulant la prolifération des formations politiques.
Le contexte de cette décision réside dans une volonté d’instaurer une nouvelle phase de gouvernance, après l’élection du président Oligui Nguema en août 2023. Le dialogue national a été organisé pour mettre fin aux tensions politiques et instaurer un cadre démocratique plus stable. L’une des propositions majeures de ce dialogue a été de réduire de manière significative le nombre de partis, estimant que 106 partis politiques étaient excessifs pour la taille du pays et risquaient de fragmenter davantage la scène politique.
Les perspectives de cette réforme suscitent des débats. Tandis que certains estiment que cette mesure permettra de renforcer l’ordre politique, d’autres y voient un recul de la démocratie. Théodore Mayaza, président du Rassemblement des démocrates indépendants, a exprimé ses inquiétudes en qualifiant cette réforme de « retour subtil au parti unique », soulignant les risques d’une concentration excessive du pouvoir. Selon lui, il est primordial de maintenir un système multipartite pour garantir la pluralité des voix.
Les divergences d’opinions sur cette question sont d’ores et déjà apparentes. Blaise Louembé, leader du Parti Démocratique Gabonais (PDG), a soutenu fermement les réformes, soulignant que son parti se conformait entièrement aux décisions du dialogue national et qu’il répondrait positivement à l’appel du président. En revanche, d’autres acteurs politiques, tels que Mayaza, demeurent fermes sur leur opposition, craignant que la suppression de partis politiques ne mène à une dérive autoritaire.
Pour garantir une mise en œuvre équilibrée de ces réformes, le président a annoncé la formation de deux commissions. La première sera chargée de définir les critères précis de création de partis politiques, qui seront ensuite intégrés dans une nouvelle législation. La seconde commission s’occupera de la révision du découpage électoral, une autre mesure attendue pour réorganiser le système politique du pays et garantir une meilleure représentation.