« Le premier débiteur de la CNSS, c’est l’État. L’État doit à CNSS 89 milliards de FCFA », a déclaré le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dans une interview publiée sur la page Facebook de l’organisme de sécurité sociale. Cette dette représente différentes arriérées de cotisations cumulées à travers la main-d’œuvre non permanente, les sociétés d’État, la task force, la cession des hôpitaux et les cotisations courantes, explique Patrick Ossi Okori, sans pour autant préciser quand cette créance a été constituée.
Néanmoins, une partie de la dette de l’État a commencé à être recouvrée grâce à la signature de deux conventions avec l’État de 21 milliards de FCFA sur la main-d’œuvre non permanente et de 39 milliards FCFA sur les sociétés d’État, a affirmé Patrick Ossi Okori, sans indiquer si oui ou non les sommes objets de ces conventions sont comprises dans les 89 milliards de FCFA. Dans ces conventions, l’État s’engage à verser 6 milliards de FCFA par an à la CNSS pour apurer sa dette, indique le directeur général.
« Nous avons pris ces conventions et nous avons proposé aux banques de les racheter et de s’occuper du recouvrement de ces dettes. La première convention a été liquidée. Ce qui nous a permis d’apurer les crédits bancaires. On est passé de 55 milliards de FCFA de crédits spot à 21 milliards de FCFA. Nous avons aussi liquidé les nouveaux droits à hauteur de 11 milliards », explique Patrick Ossi Okori.
Puis, « la deuxième convention a été rachetée par Ecobank à hauteur de 15 milliards et Orabank à hauteur de 21 milliards ». Ces deux banques devraient aussi mettre à la disposition de la CNSS de la liquidité pour faire face aux engagements de pensions et au salaire, avant de recouvrer par la suite cet argent auprès l’État, apprend-on.
Il faut dire que la dette de l’État envers la CNSS et d’autres facteurs ont contribué à renforcer ses difficultés ces dernières années. Des difficultés de financement qui ont entrainé des retards de paiement des salaires des employés de la CNSS ainsi que des pensions retraite. Et selon Patrick Ossi Okori, la CNSS pourrait être en cessation de paiement d’ici juillet si les réformes engagées ne sont pas mises en œuvre.
Sandrine Gaingne, Le nouveau Gabon