Échec du président Ali Bongo au Gabon : un rapport révèle les promesses non tenues
Par une enquête inédite menée pendant dix mois, une équipe de chercheurs, économistes et bénévoles a dressé un bilan peu glorieux du dernier septennat d’Ali Bongo au Gabon (2016-2023). Sur les 105 promesses énoncées dans son programme électoral intitulé “Mon engagement pour un Gabon émergent”, seules 13 ont été tenues, soit un taux de réussite de seulement 12%. Selon les auteurs du rapport, cette analyse vise à éclairer les citoyens pour le choix de la présidentielle prévue le 26 août.
Le rapport a classifié les 105 promesses en trois catégories principales : la paix (34 promesses), l’emploi pour tous (46 promesses) et de meilleures conditions de vie (25 promesses). Les résultats révèlent que 59% des promesses n’ont pas été réalisées, 20% l’ont été partiellement, 11% partiellement, 12% ont été totalement accomplies et 1% n’a pas été évalué. Les chercheurs ont utilisé diverses sources, dont des textes de lois, des documents financiers, des rapports et des entretiens avec des responsables gouvernementaux, des élus et des acteurs impliqués.
Les auteurs du rapport soulignent quelques succès, tels que la réhabilitation de l’hôpital de Melen, la construction d’écoles primaires et secondaires, ainsi que des avancées dans le secteur portuaire. Cependant, globalement, le bilan est considéré comme un échec, avec de nombreuses promesses non tenues. Les raisons avancées incluent un programme déconnecté de la réalité, des promesses exagérées et incohérentes, ainsi qu’une instabilité gouvernementale marquée par des remaniements fréquents.
Le rapport a été vivement critiqué par le parti présidentiel PDG, qui dénonce son manque d’objectivité. Selon le porte-parole du parti, Frédéric Massavala Maboumba, le rapport présente une vision partiale en ne mentionnant pas les projets réalisés par le gouvernement. Il cite notamment les améliorations des infrastructures routières, les ponts construits et les centres de formation établis. Le PDG reconnaît les événements perturbateurs tels que la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19, mais affirme que les retards seront comblés.