Au Gabon, à quelques mois de la prochaine élection présidentielle dont la date n’est pas encore officiellement fixée, la classe politique bouge. Le congrès du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 55 ans) qui pourrait désigner son candidat, est prévu du 23 au 24 décembre. Les partis politiques de l’opposition effectuent leur rentrée politique les uns après les autres. Samedi 17 décembre, c’est le Rassemblement pour le Gabon (RPG) qui a effectué la sienne.
Laurent Angué Mezui, président du RPG, a fait la proposition suivante: au lieu d’aller au prochain scrutin présidentiel, il propose une transition politique qui durera deux à trois ans pour mieux préparer les élections.
« Nous estimons que le Gabon traverse une crise multiforme et multidimensionnelle. Crise tant politique que sociale, économique et morale. Et toujours, nous déplorons, au lendemain de chaque élection, les pertes en vies humaines et des destructions de biens publics. Nous pensons qu’il est temps que nous puissions soigner le mal à la racine, dès le départ, au lieu d’attendre qu’il y ait mort d’homme. Il est temps qu’aujourd’hui nous puissions nous asseoir pour placer l’intérêt général au-dessus de tous », considère-t-il.
À la question de savoir qui dirigera la transition et pour quelle durée, Laurent Angué Mezui précise: « C’est un consensus qui doit se dégager autour de la table et du conclave que nous aurons à organiser, parce qu’il faut d’abord mettre en place un Conseil national de transition et, consensuellement, ils vont s’accorder sur celui qui pourra diriger cette transition politique. Cette transition politique pourrait durer entre deux et trois ans maximum. »
Le président du RPG affirme, par ailleurs, que ses propositions ne sont pas en violation de la Constitution: « Nous parlons de transition politique, non d’une transition constitutionnelle et encore moins d’une transition après un coup d’État militaire ou une insurrection, chose que nous excluons. »