Le gouvernement du Québec, dirigé par François Legault, a annoncé qu’il allait arrêter de recruter de nouveaux employés dans la fonction publique à partir du 1er novembre 2024. Cette mesure vise à réduire les dépenses du gouvernement. Cependant, les centres de services scolaires, les établissements de santé, ainsi que certaines sociétés d’État comme Hydro-Québec et la SAQ ne sont pas concernés. La décision a été confirmée par le cabinet de Sonia LeBel, la présidente du Conseil du Trésor, et restera en place jusqu’à nouvel ordre.
Le gel du recrutement est présenté comme une solution pour contrôler les dépenses publiques et éviter une augmentation excessive du nombre de travailleurs. Contrairement à un gel d’embauche total, cette mesure permet toujours de remplacer des employés avec des personnes qui travaillent déjà dans la fonction publique. L’idée est de maintenir les effectifs sans engager de nouvelles personnes, afin d’économiser de l’argent. Certaines exceptions ont été prévues, comme pour les écoles, les collèges, et les hôpitaux. Cependant, d’autres organismes, comme la CNESST et la SAAQ, devront appliquer ce gel sans exception.
Cette décision a été prise dans un contexte où le gouvernement doit surveiller de près ses finances, car il fait face à un déficit record de 11 milliards de dollars pour l’année 2024-2025. Depuis que le budget a été présenté en mars, des consignes strictes ont été données aux ministères et aux organismes pour qu’ils respectent rigoureusement leurs budgets. Plusieurs ministères, comme ceux des Affaires municipales, de la Famille, et des Ressources naturelles, avaient déjà décidé de ne plus recruter, sauf en cas de besoin urgent.
Les syndicats voient cette décision comme un retour à l’austérité, même si le gouvernement ne l’appelle pas ainsi. Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, critique cette mesure, estimant qu’elle va nuire aux services publics. Pour lui, si on réduit le nombre de travailleurs administratifs, leur travail devra être fait par d’autres, comme les soignants, ce qui les empêchera de s’occuper correctement des patients. Caroline Senneville, présidente de la CSN, est d’accord et explique que la pression budgétaire est déjà forte, et que cela se ressent dans les écoles et les services.
Le gouvernement dit vouloir mieux gérer l’argent public, mais beaucoup craignent que cette mesure n’ait un impact négatif sur la qualité des services publics. Les syndicats s’inquiètent des effets sur le maintien du personnel, surtout que les employés sont déjà surchargés de travail. Beaucoup pensent que ce gel va encore plus dégrader la qualité et l’accessibilité des services, notamment dans la santé et l’éducation, qui ont déjà été touchés par des coupes budgétaires.
Le gouvernement Legault devra trouver un équilibre entre rassurer la population sur le maintien des services essentiels et réduire ses dépenses. Cette situation relance le débat sur la gestion des finances publiques et sur la façon de concilier économies et qualité des services offerts aux citoyens.