Donald Trump, président élu des États-Unis, s’est déclaré fermement opposé à l’utilisation de missiles américains à longue portée par l’Ukraine pour des frappes en territoire russe. Dans une déclaration relayée jeudi par le magazine Time, il a critiqué cette stratégie, la qualifiant de facteur aggravant pour le conflit russo-ukrainien.
Lors de son entretien avec le Time, Donald Trump a précisé qu’il ne comptait pas abandonner l’Ukraine dans ce conflit. Cependant, il estime que l’envoi de missiles de longue portée, comme les ATACMS américains et les Storm Shadow britanniques, risque de compromettre toute tentative de négociation. « Je veux parvenir à un accord, et la seule manière d’y parvenir est de ne pas abandonner », a-t-il souligné, tout en s’interrogeant sur la pertinence de ces frappes.
Depuis novembre, Kiev a intensifié ses opérations en Russie grâce à ces missiles fournis par les Occidentaux. Ces frappes, ciblant des infrastructures stratégiques, ont provoqué de vives réactions de Moscou. Le président Vladimir Poutine a menacé de riposter en utilisant des armes hypersoniques, notamment le missile Orechnik, capable de transporter des charges nucléaires. Le Kremlin a qualifié ces attaques d’atteintes à une « ligne rouge » pour la Russie.
La position exprimée par Trump reflète un dilemme persistant pour les États-Unis : continuer à soutenir militairement l’Ukraine tout en évitant une confrontation directe avec Moscou. Le président élu a également indiqué qu’il discutera prochainement de ces questions avec Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à Paris, à l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame.
Alors que la communauté internationale s’inquiète des risques d’une escalade incontrôlée, Trump a insisté sur la nécessité d’une approche diplomatique pour mettre fin à ce conflit. Les analystes estiment que son mandat pourrait marquer un changement dans l’attitude des États-Unis, avec un recentrage sur des négociations plutôt que sur une intensification militaire.
Les déclarations de Trump ont suscité des réactions contrastées. Si certains saluent son appel à la retenue, d’autres, notamment en Ukraine, redoutent un affaiblissement du soutien américain. Pendant ce temps, Moscou maintient la pression sur les alliés occidentaux de Kiev, tout en avertissant que de nouvelles frappes ukrainiennes entraîneront des représailles encore plus sévères.