Vladimir Poutine et Donald Trump ont eu un entretien qualifié de « positif et productif » par les autorités russes. L’échange, rapporté par l’assistant du président russe Iouri Ouchakov, a porté sur la guerre en Ukraine, les relations Moscou-Washington et les dossiers géopolitiques sensibles, dont l’Iran. Malgré un climat tendu et des tentatives d’interférence attribuées à Kiev, Moscou affirme n’avoir pas cédé aux « provocations ».
D’après Moscou, aucune avancée concrète n’a été réalisée concernant un éventuel règlement du conflit ukrainien. Aucun mémorandum n’a été discuté, et la perspective d’une rencontre entre Poutine et Zelensky « n’a jamais été abordée concrètement ». Le président russe a néanmoins rappelé que les pourparlers passés d’Istanbul avec l’Ukraine avaient été jugés « utiles », tout en affirmant que Kiev s’était transformé, selon lui, en « organisation terroriste ». Un propos qui confirme le durcissement du discours russe à l’égard de son voisin.
Cet échange survient alors que le conflit russo-ukrainien entre dans sa troisième année, avec une intensification des frappes et une pression croissante sur le front diplomatique. Moscou, sous sanctions occidentales, multiplie les initiatives pour briser son isolement, tandis que Trump, en campagne électorale, maintient ses propres canaux informels avec des dirigeants controversés. Les États-Unis, de leur côté, continuent de soutenir militairement Kiev, bien que Trump ait affirmé à Poutine que Washington n’avait pas été informé des récentes frappes sur des aérodromes russes.
Les deux hommes ont échangé sur les perspectives de relance de la coopération entre la Russie et les États-Unis, présentée comme un « potentiel énorme » par Moscou. Trump aurait exprimé son intérêt pour une collaboration russo-iranienne dans le cadre de l’accord sur le nucléaire, sans en préciser les modalités. Les discussions laissent entendre une volonté affichée de maintenir des canaux ouverts, malgré les tensions persistantes entre les deux puissances.
Cet échange, bien que symbolique, relance les interrogations sur le rôle de Donald Trump dans les affaires étrangères américaines, surtout en pleine campagne. Son initiative d’échanger avec Vladimir Poutine, sans mandat officiel ni appui du gouvernement actuel, fragilise la position unifiée que Washington tente d’adopter face à Moscou. Du côté russe, cette manœuvre pourrait être perçue comme une opportunité d’influencer indirectement la scène politique américaine.
Le ton adopté par le Kremlin, mélange de fermeté et d’ouverture, s’inscrit dans une stratégie plus large : marginaliser Kiev, affaiblir la cohésion occidentale et réhabiliter l’image de Moscou sur la scène internationale. En mettant en avant la disponibilité d’un dialogue avec Trump, Poutine cherche à apparaître comme un acteur incontournable, en dépit de l’impasse diplomatique actuelle et de la réalité d’un conflit qui continue de faire rage.