En Guinée, les Forces vives, regroupant partis d’opposition et organisations de la société civile, ont annoncé qu’elles ne reconnaîtront plus la Transition dirigée par les autorités militaires à partir du 31 décembre. Cette décision intervient alors que cette date marquait la fin du délai promis pour le retour à l’ordre constitutionnel, un engagement désormais rompu.
Le gouvernement guinéen avait initialement fixé le 31 décembre comme échéance pour une transition politique. Cet engagement, soutenu par un accord avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), prévoyait une restauration de l’ordre constitutionnel. Cependant, il y a deux semaines, le porte-parole du gouvernement a annoncé que cette échéance ne serait pas respectée, évoquant une nouvelle phase de « refondation de l’État » sans fournir de précisions sur les délais ou les modalités.
Depuis le coup d’État de septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé, la Guinée est dirigée par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Malgré les engagements pris envers la Cédéao et la communauté internationale, les autorités de transition n’ont pas présenté de plan clair pour un retour au régime civil, suscitant frustration et méfiance au sein de la population et des acteurs politiques.
Face à cette impasse, les Forces vives réclament la mise en place d’une transition civile, qu’elles jugent essentielle pour rétablir la légitimité des institutions. Cette plateforme entend intensifier ses efforts pour mobiliser la population et la communauté internationale en vue d’exercer une pression accrue sur les autorités de transition. Un dialogue politique inclusif pourrait également être envisagé pour sortir de la crise actuelle.
Selon Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, la situation illustre un « ras-le-bol à tous les niveaux ». Il critique un manque de responsabilité et de transparence dans la gestion de la transition. « Aucun effort pertinent n’a été fait pour respecter les engagements initiaux. Nous devons mobiliser le peuple vers une transition crédible », a-t-il affirmé, dénonçant l’inaction des autorités.
Cette situation pourrait avoir des conséquences graves sur la stabilité de la Guinée, déjà marquée par des tensions politiques et sociales croissantes. Si les autorités continuent d’ignorer les appels au dialogue, le risque d’escalade reste élevé, tant au niveau national qu’international. La Cédéao, qui a récemment sanctionné d’autres régimes militaires dans la région, pourrait envisager des mesures similaires pour maintenir la pression sur Conakry.