Le 26 septembre, date qui aurait marqué le 87e anniversaire de Winnie Mandela, l’emblématique militante anti-apartheid et épouse de Nelson Mandela, la ville de Johannesburg a décidé de lui rendre hommage en renommant le plus grand boulevard de la ville à son nom. Cette initiative a suscité des réactions diverses dans la société sud-africaine.
Le geste commémoratif envers Winnie Mandela, décédée en 2018, a été accueilli avec enthousiasme par les vétérans de l’ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud. Ils la considèrent comme “la mère de la Révolution” et louent son courage dans la lutte contre l’apartheid aux côtés de Nelson Mandela, même si son parcours est marqué par des controverses.
En effet, Winnie Mandela a été une militante radicale, mais elle a également été mise en cause pour des actes de brutalité, y compris des assassinats, ainsi que pour des affaires de fraude. Cependant, pour certains, comme le maire de Johannesburg, Kabelo Gwamanda, elle reste une héroïne, un symbole de la résistance face au pouvoir oppressif.
Malgré les éloges de l’ANC et de l’EFF, l’opposition, en particulier l’Alliance démocratique, s’est opposée à ce changement de nom. Ils estiment que cela représente une suppression de l’histoire et un gaspillage financier, préconisant plutôt la rénovation des infrastructures routières.
Le boulevard Winnie-Mandela devient ainsi le reflet des débats et des contradictions qui entourent la figure complexe de Winnie Mandela, à la fois célébrée pour son engagement dans la lutte contre l’apartheid et critiquée pour les controverses qui ont jalonné sa vie. En cette journée où l’Afrique du Sud honore sa mémoire, le pays pleure également la perte de Zoleka Mandela, petite-fille de Winnie et Nelson Mandela, décédée à l’âge de 43 ans des suites d’un cancer, laissant derrière elle un héritage de lutte contre les addictions et la maladie, consigné dans un livre autobiographique.