Le Canada fait face à un problème inquiétant : 35 % des immigrants francophones quittent le pays après s’être installés, surtout au Québec et en Ontario. Cette tendance a été mise en évidence par le Conference Board du Canada dans un rapport publié mardi, soulignant des difficultés de rétention pour les provinces qui accueillent ces nouveaux arrivants.
Le rapport explique que la plupart de ces départs ont lieu dans les cinq premières années après l’installation, autant chez les immigrants francophones que non francophones. Chez les francophones, le taux de départ est particulièrement élevé au Québec, probablement parce que cette province accueille la majorité des nouveaux arrivants qui parlent français. La situation est aussi préoccupante en Ontario, où il semble plus difficile de garder les francophones, même s’ils sont moins nombreux à s’installer initialement.
Le contexte de ces départs est varié : le Québec continue d’attirer la majorité des immigrants francophones, mais l’Ontario a du mal à les retenir. Cela suggère qu’il existe des obstacles dans ces provinces, comme des difficultés économiques, sociales ou culturelles. Le Conference Board recommande donc d’étudier les pratiques des provinces qui réussissent mieux à garder leurs immigrants, afin de mieux comprendre comment améliorer la situation.
Pour essayer de régler ce problème, le gouvernement fédéral a récemment annoncé qu’il allait augmenter ses objectifs d’immigration francophone hors Québec. D’ici 2027, la proportion devrait passer de 8,5 % à 10 %. Cependant, la Fédération des communautés francophones et acadienne considère que cet objectif est insuffisant et demande qu’il soit fixé à au moins 12 % pour s’assurer que les francophones gardent une présence importante au Canada.
Le Conference Board du Canada pense qu’analyser des provinces comme la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick, où les départs des immigrants francophones sont moins fréquents, pourrait aider à identifier des pratiques qui favorisent une meilleure intégration. Ces provinces pourraient servir de modèles pour développer des communautés francophones dynamiques et accueillantes dans d’autres régions du Canada.
Le taux élevé de départ touche surtout les immigrants économiques, en particulier ceux qui ont été étudiants étrangers avant d’obtenir leur résidence permanente. Cela montre que les conditions pour ces immigrants ne sont peut-être pas assez attractives pour les encourager à rester. Le gouvernement canadien devra donc améliorer l’ensemble du parcours d’intégration pour mieux répondre aux besoins de ces immigrants et améliorer les politiques de rétention.