La région du Nord-Ouest du Cameroun est plongée dans l’inquiétude après l’enlèvement d’une trentaine de femmes dans le village de Kedjom Keku. La société civile s’alarme de cette situation préoccupante et demande une action immédiate pour assurer leur sécurité. Les autorités du département de la Mézam ont confirmé le rapt dans un communiqué officiel, où elles décrivent les femmes comme ayant été sévèrement torturées et enlevées par des terroristes armés. Cette triste occurrence a eu lieu au lendemain d’une marche pacifique organisée par ces femmes pour protester contre les taxes imposées par les groupes armés.
Des femmes pacifistes enlevées pour avoir dénoncé les abus des groupes armés
Le Centre pour les droits de l’homme et de la démocratie en Afrique (CHRDA), une ONG basée à Yaoundé, a confirmé la tenue de cette marche dans un communiqué. Les femmes, souvent décrites comme des femmes âgées, ont manifesté contre les activités d’exploitation menées par les Amba Boys, un groupe armé anglophone actif dans la région. L’ONG souligne que ces femmes dénonçaient notamment le paiement de taxes mensuelles élevées, soit 10 000 francs CFA pour les hommes et 5 000 francs CFA pour les femmes. Les militants demandaient la fin de ces pratiques injustes et oppressives.
Des menaces de mort et un appel à la solidarité internationale
Une vidéo, relayée sur les réseaux sociaux et mentionnée par le CHRDA, montre des hommes armés proférant des menaces de mort à l’encontre de ces femmes, qu’ils accusent de complicité avec les militaires. Face à cette situation dramatique, Esther Oman, membre de l’ONG Reach Out, exprime sa consternation : « C’est une honte que ces femmes, qui sont des mères de famille, soient enlevées par ceux-là mêmes qu’elles considèrent comme leurs propres enfants, qui font partie de ces groupes armés. Quelles que soient leurs actions, elles ne méritent pas un tel traitement. » Les ONG locales appellent à une solidarité internationale pour faire pression sur les autorités et obtenir la libération de ces femmes.
Enlèvement d’un cadre du parti au pouvoir dans la même région
Par ailleurs, dans un autre département de la région du Nord-Ouest, celui de la Momo, de nouvelles informations font état de l’enlèvement d’un cadre du RDPC, le parti au pouvoir. L’incident s’est produit lors d’une embuscade sur la route de Bamenda, alors qu’il rentrait des célébrations de la fête de l’unité nationale, qui s’étaient déroulées la veille.