John Mahama, président élu du Ghana, a exprimé sa vive préoccupation face à la montée des attaques terroristes au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Dans une interview accordée à Deutsche Welle, il appelle à une action diplomatique urgente pour renforcer la coopération entre ces pays et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Le président élu regrette vivement le départ des trois pays concernés de la Cédéao et insiste sur la nécessité de renouer un dialogue constructif avec leurs gouvernements militaires. Selon lui, l’abandon de ces nations pourrait aggraver une situation déjà critique. Il plaide pour des négociations inclusives, similaires à celles menées par la Cédéao sous sa présidence lors de la transition au Burkina Faso après la chute de Blaise Compaoré.
John Mahama a rappelé les méthodes employées par la Cédéao lors des précédentes crises. En 2014, après la prise de pouvoir par les militaires au Burkina Faso, lui-même, Macky Sall et Yayi Boni avaient instauré un dialogue avec les autorités de transition. Ce processus avait permis l’instauration d’un programme de transition avec des élections organisées dans la stabilité. Mahama souligne l’importance de cette approche diplomatique, qui reste pour lui un modèle à suivre.
Le président élu met également en garde contre les répercussions de l’instabilité au Sahel sur les pays voisins, dont le Ghana. Il cite des incursions déjà observées dans le nord du Togo, affirmant que la situation pourrait dégénérer si une stratégie proactive n’est pas adoptée. Pour lui, les attaques terroristes dans ces trois pays constituent un danger pour toute l’Afrique de l’Ouest.
Selon Mahama, il est impératif que les pays de la région adoptent une posture solidaire pour contenir l’avancée des groupes armés. Il exhorte les gouvernements de la Cédéao à renforcer leur soutien logistique et sécuritaire au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Il prévient qu’un manque d’implication pourrait mettre en péril l’ensemble de la sous-région.
Enfin, Mahama appelle à une refonte de la stratégie de la Cédéao pour regagner la confiance des États membres en rupture avec l’organisation. Il insiste sur la nécessité d’un leadership fort et d’une diplomatie inclusive pour surmonter les défis sécuritaires actuels. Pour le président élu, seule une action collective déterminée peut garantir la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest.