Après des années de batailles judiciaires, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, a été libéré de prison au Royaume-Uni et se dirige vers un tribunal fédéral américain dans le Pacifique où il doit plaider coupable dans le cadre d’un accord qui lui permet de retrouver sa liberté.
Assange, poursuivi pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels, doit comparaître mercredi à 09H00 locales (mardi 23H00 GMT) devant un tribunal fédéral des îles Mariannes. Selon des documents judiciaires, il plaidera coupable de complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale. Cet accord devrait lui permettre de purger une peine déjà accomplie en détention provisoire.
Depuis 2019, Julian Assange était incarcéré dans une prison de haute sécurité proche de Londres. Il avait été arrêté après sept ans de refuge dans l’ambassade d’Équateur à Londres, cherchant à éviter une extradition vers la Suède pour des accusations de viol, qui ont été abandonnées depuis. Sa libération intervient grâce à une campagne mondiale de soutien menée par sa famille et ses partisans.
Assange devrait être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire à Londres, ce qui lui permettrait de regagner libre son Australie natale. Sa femme Stella et sa mère Christine ont exprimé leur immense gratitude envers ceux qui ont contribué à sa libération. Le gouvernement australien a également salué ce dénouement, estimant que l’affaire avait duré trop longtemps.
Emma Shortis, chercheuse au The Australia Institute, a souligné que cette affaire aurait pu devenir un problème pour les relations américano-australiennes. L’accord a mis fin à une saga judiciaire de près de 14 ans, juste avant que la justice britannique n’examine un recours contre son extradition vers les États-Unis.
Julian Assange risquait jusqu’à 175 ans de prison pour avoir publié plus de 700 000 documents sur les activités militaires et diplomatiques américaines. Cette affaire est devenue un symbole des menaces pesant sur la liberté de la presse. Des appels répétés ont été lancés pour que les charges retenues contre lui soient abandonnées, suscitant l’espoir parmi ses soutiens que la liberté d’expression soit protégée.