De nouvelles manifestations antigouvernementales se sont déroulées mardi à Nairobi, capitale du Kenya, sous une surveillance policière renforcée. Les forces de l’ordre ont rapidement dispersé les tentatives de rassemblement dans le centre-ville à l’aide de gaz lacrymogène.
Lancée à la mi-juin sur les réseaux sociaux, cette contestation visait initialement le projet de budget du gouvernement, qui prévoyait de nouvelles taxes. Elle a rapidement pris de l’ampleur, devenant un mouvement national de défiance envers l’administration en place, soutenu massivement par la jeunesse kényane.
La troisième journée de mobilisation, le 25 juin, a viré au drame lorsque la police a tiré à balles réelles sur les manifestants qui tentaient de pénétrer dans le Parlement. Suite à ces violences, le président a retiré le projet de budget et a exprimé sa volonté de dialoguer avec la jeunesse.
Selon l’agence kényane de protection des droits humains (KNHCR), 39 personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations le 18 juin. Human Rights Watch et un collectif d’ONG locales ont respectivement fait état de 31 et 24 décès. Le président, quant à lui, a évoqué 19 morts et défendu l’action de la police.
Les perspectives restent floues quant à l’évolution de ce mouvement de contestation. Malgré le retrait du projet de budget, les manifestants demeurent mobilisés et insatisfaits, notamment en raison des mesures d’austérité qui continuent d’affecter leur pouvoir d’achat. Le président a averti des conséquences graves de ce retrait, évoquant un retour en arrière de deux ans pour l’économie du pays.
Malgré les appels à la mobilisation, la participation des jeunes, notamment de la “Génération Z”, semble en déclin. Les tentatives de regroupement dans le centre d’affaires de Nairobi ont été rapidement dispersées par la police, et les commerçants ont préféré garder leurs magasins fermés. Dans d’autres villes comme Mombasa et Kisumu, les manifestations se sont déroulées sans incidents majeurs, mais la colère gronde toujours parmi les Kényans face à la situation économique difficile du pays.