Au Kenya, un débat politique s’est déclenché autour de la durée des mandats des élus, y compris celui du président. Un sénateur a proposé de changer la constitution pour allonger le mandat du président et des parlementaires de cinq à sept ans. Cette idée divise profondément non seulement le camp présidentiel, mais aussi l’ensemble de la société kényane.
D’après le sénateur Samson Cherargei, qui est à l’origine de cette proposition, cinq ans n’est pas assez pour que le président puisse réaliser ses projets. En allongeant la durée des mandats à sept ans, il espère aussi réduire les coûts des élections, qui sont souvent très élevés. Pour lui, cette réforme pourrait rendre les institutions publiques plus efficaces et alléger les dépenses de l’État.
Cependant, cette proposition n’est pas bien acceptée par tout le monde, même dans le camp présidentiel. Le parti du président William Ruto a pris ses distances par rapport à cette idée, et son secrétaire général a qualifié la proposition de “répugnante et dépassée”, disant qu’elle allait contre les valeurs constitutionnelles du pays. Le chef de la majorité à l’Assemblée Nationale a également rejeté l’idée, tout comme plusieurs membres de l’opposition qui estiment que ce n’est pas une priorité pour le Kenya en ce moment.
Le débat sur l’allongement des mandats a provoqué beaucoup de réactions parmi le public. Les citoyens ont été invités à donner leur avis, et le Sénat a reçu plus de 240 000 réponses. La participation a été tellement importante que la boîte mail officielle a été saturée, et les autorités ont dû créer une deuxième adresse pour recueillir toutes les opinions.
Un comité du Sénat doit maintenant étudier les réponses des citoyens et décider de la suite à donner à cette proposition. Mais, avec l’opposition croissante au sein du gouvernement et de la société civile, il est peu probable que cette réforme soit adoptée sans subir des modifications importantes.
Ce débat montre à quel point il est difficile de trouver un équilibre entre l’efficacité du gouvernement et le respect des principes démocratiques. Pour beaucoup, la stabilité politique repose sur des mandats plus courts qui permettent aux citoyens de juger régulièrement leurs dirigeants. Si les mandats étaient allongés, certains craignent que cela limite la responsabilité des dirigeants et ouvre la porte à des abus de pouvoir.