Dans un communiqué publié le 26 décembre à Abuja, la CEDEAO a fermement rejeté les accusations de déstabilisation portées à son encontre par l’Alliance des États du Sahel (AES). La Commission de la CEDEAO a qualifié ces allégations d’« infondées » et réaffirmé son soutien au Nigéria et aux autres États membres de l’organisation.
Le Collège des Chefs d’État de l’AES, dans une déclaration du 22 décembre, avait accusé certains membres de la CEDEAO de soutenir des « manœuvres de déstabilisation » dans la région. Le président du Niger, le Général Tiani, a notamment nommé le Nigéria et la Côte d’Ivoire comme impliqués dans des activités présumées de soutien au terrorisme, des accusations que la CEDEAO a catégoriquement réfutées.
Les relations entre la CEDEAO et l’AES se détériorent depuis plusieurs mois, marquées par des divergences sur la gestion des crises sécuritaires et politiques dans la région. L’AES, récemment formée par des pays en rupture avec la CEDEAO, critique ouvertement l’influence jugée excessive de certaines puissances étrangères, notamment la France, sur les décisions de la CEDEAO.
Ces tensions laissent entrevoir une fracture durable entre les deux blocs régionaux, compliquant les efforts de coordination en matière de sécurité et de gouvernance. La CEDEAO insiste sur son rôle historique de garant de la stabilité en Afrique de l’Ouest, tandis que l’AES cherche à consolider une alternative politique et stratégique pour ses membres.
La Commission de la CEDEAO a rappelé les contributions majeures du Nigéria à la paix régionale, en qualifiant ce pays de « généreux et magnanime ». Les dirigeants de la CEDEAO estiment que ces accusations visent à saper les efforts collectifs de sécurité et de développement dans une région déjà fragilisée par les conflits.
Alors que l’AES accuse la France de continuer à intervenir discrètement dans les affaires africaines, la CEDEAO affirme que ces déclarations ne reposent sur aucune preuve tangible. Cette confrontation verbale souligne les défis complexes liés à la coopération régionale et au poids des influences extérieures en Afrique de l’Ouest.