La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) célèbre ses trente années d’existence. Un anniversaire marqué par une grande cérémonie à Bangui, capitale de la République centrafricaine, ce samedi 16 mars. L’événement verra la participation de Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine et actuel président de la Conférence des chefs d’État de la CEMAC, qui est attendu pour dresser un bilan de ces trois décennies d’intégration régionale. Un bilan qui s’annonce mitigé, reflétant les complexités et les défis de la coopération économique en Afrique centrale.
Il y a trente ans, six nations d’Afrique centrale se rassemblaient pour former la CEMAC dans l’objectif de renforcer les échanges et d’harmoniser les politiques douanières. Ce projet ambitieux visait à créer une dynamique de croissance partagée à travers une meilleure intégration économique. Cependant, les années ont montré une réalité plus nuancée. Malgré certaines avancées comme la création d’un passeport communautaire en 2017 pour faciliter la libre circulation, l’application pratique des décisions reste entravée par des limitations institutionnelles et un déficit d’infrastructures critiques.
La fondation de la CEMAC était une réponse directe au besoin de coopération économique renforcée dans une région fragmentée. Toutefois, le bilan actuel expose les difficultés à surmonter les barrières administratives et infrastructurelles, entravant la concrétisation d’une intégration régionale effective. Cette situation a maintenu la majorité des échanges commerciaux de ces pays avec des partenaires extérieurs, minimisant ainsi les interactions économiques intra-régionales.
Face à ces défis, la CEMAC se tourne vers l’avenir avec des projets ambitieux visant à renforcer l’intégration entre ses membres. Les treize projets intégrateurs annoncés, incluant le développement d’infrastructures routières et électriques, sont cruciaux pour améliorer la connectivité régionale. Cette initiative, soutenue par une levée de fonds significative de plus de 9 milliards d’euros, pourrait marquer un tournant dans l’effort d’intégration, promettant un impact positif sur les échanges et le développement économique de la région.