En Centrafrique, François Bozizé, l’ancien président du pays, ainsi que 22 autres individus, dont des chefs rebelles notoires, ont été condamnés à la peine de travaux forcés à perpétuité. Cette condamnation fait suite à leur implication dans une offensive armée lors de l’élection présidentielle de décembre 2020.
Cette décision de justice, prononcée le 21 septembre 2023 par la cour d’appel de Bangui, résulte de sept chefs d’inculpation, notamment l’atteinte à la sûreté intérieure, l’association de malfaiteurs, la rébellion, et le complot. Les condamnés, parmi lesquels on compte François Bozizé, ses fils Jean-Francis et Aimé-Vincent, ainsi que des chefs de groupes rebelles tels que Nourredin Adam, Ali Darassa, Mohamed Al-Khatim, Abakar Sabone, et Sambe Bobo, ont été jugés par contumace.
Cette affaire trouve ses racines dans une offensive lancée par la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) en décembre 2020. Cette opération visait à perturber la tenue des élections présidentielles, suite à l’invalidation de la candidature de François Bozizé. Elle a toutefois été repoussée fin janvier aux portes de Bangui grâce à l’intervention des alliés rwandais et russes du président Faustin-Archange Touadéra.
Depuis ces événements, la CPC est en déclin, François Bozizé s’est exilé en Guinée-Bissau en mars dernier, et des tensions ont émergé parmi ses leaders. En dépit de ses 77 ans, Bozizé continue d’appeler à un dialogue inclusif. Sur le terrain, les groupes de la coalition maintiennent leur présence dans certaines régions, menant des attaques sporadiques contre les forces centrafricaines et les mercenaires russes de Wagner. Cependant, ils ne semblent pas constituer une menace réelle pour le pouvoir de Faustin-Archange Touadéra, qui a récemment fait adopter une nouvelle Constitution ouvrant la voie à un troisième mandat présidentiel.