De nouveaux avions militaires russes sont arrivés en Centrafrique ce week-end, signe d’un renforcement des capacités militaires du pays. Trois appareils ont été débarqués à l’aéroport de Bangui en vue de leur livraison aux Forces armées centrafricaines (Faca). Cette action suscite des réactions mitigées, avec certaines organisations proches du pouvoir qui saluent l’initiative comme un moyen de lutter contre les violations de l’espace aérien, tandis que d’autres dénoncent ces violations et expriment des inquiétudes quant à l’impact sur la stabilité régionale.
Une réponse aux violations de l’espace aérien
La Communauté des officiers pour la Sécurité internationale (COSI), une organisation russe affiliée à la galaxie Wagner, a annoncé l’arrivée des avions via sa chaîne Telegram. Elle affirme que cette livraison est une réponse aux violations périodiques de l’espace aérien centrafricain par des malfaiteurs non identifiés. Les avions, appelés Albatros, seront utilisés par les Faca, mais leur exploitation et leur maintenance seront confiées aux hommes de Wagner. Il convient de souligner qu’un premier appareil avait déjà effectué un vol de démonstration au-dessus de Bangui fin novembre.
Des avions d’entraînement et de reconnaissance
Les nouveaux avions militaires russes sont des Aero L-39, également connus sous le nom technique d’Albatros. Ces appareils, construits entre la fin des années 1960 et le milieu des années 1990 en ex-Tchécoslovaquie, sont robustes mais peu perfectionnés, selon les experts. Ils sont principalement utilisés pour l’entraînement et la reconnaissance, et ne possèdent pas de capacités d’interception. Leur déploiement permettra de surveiller les grands axes du pays, mais ils ne peuvent être considérés comme des avions de chasse à part entière.
Réactions mitigées et questions sur l’origine des avions
Cette livraison suscite des réactions divergentes en Centrafrique. Le Front républicain, une organisation proche des autorités, considère cette initiative comme un partenariat « gagnant-gagnant » avec la Russie, soulignant l’importance de la sécurité et de la stabilité pour le développement du pays. Cependant, d’autres acteurs expriment des préoccupations concernant ces avions, les violations de l’espace aérien et leur impact sur la situation régionale. Par ailleurs, un site de traçage du trafic aérien suggère que ces appareils pourraient provenir d’une base russe en Syrie, soulevant ainsi des interrogations sur leur origine et leur provenance.