En 2023, la Côte d’Ivoire est devenue le premier importateur de vin en Afrique, avec des chiffres impressionnants. Le pays a importé 72 000 tonnes de vin pour une valeur de 64 millions de dollars, dépassant d’autres grandes économies du continent comme l’Afrique du Sud, la Namibie et le Kenya. Ces résultats montrent que l’intérêt pour le vin ne cesse de croître, dans un contexte de forte croissance économique.
Cette hausse des importations est principalement due à la demande croissante de la classe moyenne et des personnes plus aisées en Côte d’Ivoire. Le vin est souvent vu comme un symbole de statut social et de raffinement, ce qui explique pourquoi il gagne en popularité. Les restaurants, les hôtels et les magasins locaux en plein développement ont également beaucoup contribué à cette tendance.
Depuis la fin de la crise politique de 2011, la Côte d’Ivoire a connu une croissance économique stable, qui a encouragé le développement de secteurs comme l’hôtellerie, la restauration et le tourisme d’affaires. Cette situation a favorisé l’augmentation de la demande pour des produits perçus comme luxueux, comme le vin, permettant ainsi au pays de devenir le plus grand importateur de vin en Afrique subsaharienne.
L’Espagne est le principal fournisseur de vin en Côte d’Ivoire, avec des vins abordables représentant 88 % des importations totales en volume. La France, de son côté, mise sur des vins de meilleure qualité, comme ceux de Bordeaux, qui s’adressent à une clientèle plus aisée. En ce qui concerne la distribution, le groupe Prosuma, par sa filiale L’Oenophile, domine largement les ventes de vin dans le pays.
Cependant, le marché ivoirien du vin fait face à plusieurs défis. Bien que la classe moyenne continue de croître, ce qui pourrait faire augmenter la consommation de vin, le coût élevé des taxes et des droits d’importation rend le vin difficilement accessible pour beaucoup de personnes. Le vin importé est soumis à de nombreux prélèvements, comme des droits d’accise de 35 %, une TVA de 18 %, et d’autres taxes qui peuvent représenter jusqu’à 75 % du prix de vente final.
Avec la hausse des prix qui affecte le pouvoir d’achat des consommateurs, les ventes de vin de janvier à juillet 2023 ont déjà diminué de 8 millions de dollars par rapport à l’année précédente. Cela montre qu’il est essentiel de trouver un équilibre entre la croissance du marché et l’accessibilité du vin, afin de soutenir la dynamique actuelle et éviter une baisse de la demande.