Le FMI salué la croissance et la gestion de la dette du pays. Pourtant sur les 12 prochains mois, la Côte d’Ivoire aura plus remboursé au FMI qu’elle ne recevra si de nouveaux décaissements de ressources ne sont pas validés.
Le Conseil d’Administration du FMI a, le 4 décembre 2023, donné son accord pour le décaissement de ressources équivalentes à 495,2 millions de dollars (soit environ 300 milliards de FCFA) dans le cadre d’un programme en cours avec la Côte d’Ivoire. L’institution a exprimé sa satisfaction concernant l’évolution de la gouvernance économique du pays, leader de la zone UEMOA.
« La performance de la Côte d’Ivoire dans le cadre du programme soutenu par le Fonds a été forte, reflétant l’engagement des autorités à consolider la stabilité macroéconomique. La croissance est l’une des plus élevées en Afrique depuis plus d’une décennie et le pays a réalisé l’assainissement budgétaire le plus important de la région de l’UEMOA au cours des six derniers mois », a indiqué Kenji Okamura, président par intérim et directeur général adjoint du Fonds.
Plus précisément, la Côte d’Ivoire marque des points positifs en raison d’une croissance estimée à 6,5% en 2023, soit près du double de la moyenne attendue en Afrique subsaharienne. Le pays devrait également réduire son déficit courant, c’est-à-dire la différence négative entre les paiements effectués et ceux reçus à l’international. Le FMI salue aussi les efforts du gouvernement visant à réduire l’accumulation de la dette, notamment par une baisse du déficit budgétaire.
« La préservation de l’espace budgétaire sera facilitée par l’engagement des autorités à améliorer la couverture, la transparence et la gestion des finances publiques, en particulier pour les entreprises publiques. L’attention que les autorités continuent de porter à l’amélioration du cadre institutionnel et législatif de la gestion de la dette reste essentielle pour préserver la viabilité de la dette », explique le FMI.
Bien que l’actuel soutien de l’institution de Bretton Woods soit qualifié de concessionnel, il est important de rappeler qu’il a été débloqué alors que le taux d’intérêt sur les Droits de Tirage Spéciaux (DTS, unités de monnaie du FMI) était de 4,15%. Ainsi, les ressources de la FEC sont devenues 8 fois plus coûteuses, comparées aux taux historiquement bas de 0,5% à la fin de 2021.
Les composantes en monnaies de pays tels que le Royaume-Uni, les États-Unis, et le groupe des pays de la zone Euro, sont celles qui influencent le plus la hausse des taux. Jusqu’en 2024, la Côte d’Ivoire devra rembourser jusqu’à 415 millions de ressources équivalentes en DTS, soit 539,5 millions de dollars, sur la base du taux de conversion au 4 décembre.
Si un nouveau décaissement du FMI n’a pas lieu dans les 12 prochains mois, la balance des paiements avec l’institution sera négative pour la Côte d’Ivoire. À cela, il faudra ajouter les coûts socioéconomiques à surveiller, comme effets indésirables du programme en cours.
Source: ECOFIN