La justice française a pris une décision marquante dans l’affaire des « biens mal acquis » impliquant la famille de l’ancien président gabonais Omar Bongo. Mercredi 17 janvier, la Cour d’appel de Paris a confirmé la mise en examen de Pascaline Bongo, l’aînée des enfants Bongo. Elle est soupçonnée de bénéficier d’un patrimoine immobilier frauduleux accumulé par son père en France.
Cette mise en examen souligne des allégations graves. Pascaline Bongo, autrefois directrice du cabinet de son père, est accusée d’avoir profité des avoirs immobiliers frauduleux de son père. Ce cas s’inscrit dans une enquête plus large visant plusieurs membres de sa famille, mettant en lumière des pratiques présumées de détournement de fonds et d’enrichissement illicite.
L’affaire des biens mal acquis trouve son origine il y a plus de 17 ans. Elle concerne plusieurs dirigeants africains et leurs familles, soupçonnés d’avoir acquis en France des biens immobiliers de manière illégitime. La famille Bongo, en particulier, est scrutée depuis de nombreuses années, symbolisant les débats sur la corruption et le détournement de fonds publics en Afrique.
La défense de Pascaline Bongo, représentée par Me Corinne Dreyfus, critique vivement cette décision, la qualifiant d’acharnement judiciaire. Elle argue que sa cliente est injustement ciblée en raison de son appartenance familiale. Par ailleurs, l’avocat de Transparency International, Me William Bourdon, considère les récentes annulations d’auditions comme secondaires, insistant sur l’inévitabilité d’un procès.
La réaction de l’avocate de Pascaline Bongo suggère un sentiment d’injustice et de ciblage familial. Elle dépeint sa cliente comme une victime collatérale dans une lutte contre la corruption plus vaste. En opposition, les parties civiles, comme Transparency International, voient dans ces procédures un moyen de retarder un procès jugé nécessaire pour faire la lumière sur ces affaires.
À ce stade, la date d’un éventuel procès reste incertaine. Cette affaire, qui s’étend sur près de deux décennies, symbolise les complexités et les défis liés à la lutte contre la corruption transnationale et les biens mal acquis. Elle soulève des questions pertinentes sur la justice, la gouvernance et la responsabilité en Afrique et au-delà.