La justice militaire du Burkina Faso abandonne les charges contre Isaac Zida, levant le mandat d’arrêt international
Le tribunal militaire de Ouagadougou a annoncé le mercredi 31 mai qu’il se considérait “incompétent pour statuer sur son dossier” et a ainsi levé le mandat d’arrêt international contre Yacouba Isaac Zida. Depuis 2016, l’ancien Premier ministre de la transition de 2014 était poursuivi pour “désertion en temps de paix et refus d’obéissance”. Après avoir obtenu une permission du président Roch Marc Christian Kaboré pour rendre visite à sa famille au Canada, Zida n’est jamais retourné au Burkina Faso, ce qui a entraîné son exclusion de l’armée. Bien que le mandat d’arrêt international ait été levé, ses proches restent prudents quant à son retour.
Soulagé par cette décision, un membre de l’équipe de défense de Yacouba Isaac Zida exprime sa légère surprise en déclarant : “Nous étions conscients de la solidité de nos arguments, mais nous redoutions des pressions politiques. En fin de compte, le tribunal s’est montré indépendant.” Dans un communiqué publié le jeudi 1er mai, l’UNIR-MPS (Union pour la renaissance – Mouvement patriotique sankariste), parti dont Zida est le président d’honneur, exprime “sa grande satisfaction” et demande à toutes ses structures de se préparer à son retour opportun. Le parti souligne également que l’ancien Premier ministre a toujours manifesté sa volonté de contribuer à la lutte contre le terrorisme.
Cependant, les proches de Yacouba Isaac Zida restent prudents face à cette évolution. Le parquet militaire dispose de quinze jours pour interjeter appel. “Nous ne serons rassurés qu’après l’expiration de ce délai”, confie une source proche de sa défense. En juillet de l’année dernière, Zida avait décliné une invitation de Paul-Henri Sandaogo Damiba, alors à la tête de la transition, pour se rendre à Ouagadougou aux côtés de plusieurs anciens présidents, y compris Blaise Compaoré, malgré leurs démêlés avec la justice burkinabè.