Malgré les affrontements qui continuent dans l’est de la RDC, les négociations entre Kigali et Kinshasa sur de futurs accords miniers ne cessent de progresser. Sous la médiation du département d’État américain, au moins un protocole d’accord a été signé côté rwandais, et des discussions cruciales se poursuivent côté congolais.
À Kinshasa, ces pourparlers ne se limitent pas aux ministères concernés. Les autorités misent aussi sur les réseaux d’influence à Washington, mobilisant le cabinet Von Batten-Montague-York, spécialisé dans le lobbying politique et économique. Ces efforts visent à aboutir à un accord de longue durée, couvrant des zones d’exploration bien au-delà des provinces traditionnellement exploitées comme le Katanga ou le Kivu. Une des conditions clés posées par Kinshasa porte sur la transformation locale des ressources extraites, mais cette exigence reste incertaine à court terme.
Ces négociations s’inscrivent dans un contexte particulièrement tendu à l’est de la RDC. La région est marquée par des combats opposant les Wazalendo, alliés aux FARDC, aux rebelles de l’AFC/M23, notamment dans le groupement de Kisimba (territoire de Walikale) et la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru). La présence remarquée de Joseph Kabila à Goma a encore accentué les tensions entre les autorités locales et le pouvoir central. Cette instabilité freine les initiatives économiques, malgré un intérêt manifeste des investisseurs pour le sous-sol congolais.
À plus long terme, Kinshasa espère attirer des entreprises américaines prêtes à s’engager dans l’exploration et l’exploitation des minerais stratégiques. Des présentations sont prévues aux États-Unis, avec la participation attendue de la Première ministre, afin de convaincre les acteurs économiques américains de franchir le pas. Toutefois, l’évolution de la situation sécuritaire sera déterminante. Dans le Kivu, peu d’entreprises osent pour l’instant s’implanter durablement.
Dans le Katanga, malgré la domination chinoise sur le secteur minier, l’intérêt américain reste marqué. La société KoBold Metals, soutenue par des figures comme Jeff Bezos et Bill Gates et déjà active en Zambie, vise le lithium congolais. Cette concurrence sino-américaine accentue les enjeux économiques autour des ressources stratégiques, même si aucune présence militaire américaine au sol n’est envisagée. Des sociétés privées de sécurité pourraient néanmoins être mobilisées pour protéger les intérêts commerciaux.