La Sierra Leone s’est hissée au rang de pays le plus pacifique d’Afrique de l’Ouest, selon l’Indice mondial de la paix 2025 publié par l’Institut pour l’économie et la paix (IEP). Le pays ouest-africain, qui a gagné neuf places par rapport à l’année précédente, atteint désormais la 57ᵉ position au niveau mondial, devançant le Ghana, jusque-là considéré comme un modèle de stabilité régionale.
Cette avancée est interprétée comme le reflet d’une gouvernance tournée vers la consolidation de la paix. D’après la Commission indépendante pour la paix et la cohésion nationale (ICPNC), cette reconnaissance souligne les efforts déployés par les autorités sierra-léonaises et leurs partenaires internationaux pour instaurer un climat de sécurité et de cohésion sociale. Le pays passe ainsi de la 8ᵉ à la 5ᵉ place en Afrique subsaharienne.
Cette performance prend tout son sens à la lumière de l’histoire récente du pays. Entre 1991 et 2002, la Sierra Leone a subi une guerre civile particulièrement violente, menée par le Front révolutionnaire uni (RUF) et alimentée par les fameux « diamants de sang ». Le conflit a causé environ 50 000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes. La sortie de crise a nécessité une mobilisation internationale et la mise en place d’institutions de justice transitionnelle comme la Commission vérité et réconciliation et la Cour spéciale pour la Sierra Leone.
En rejoignant des pays comme la Gambie, la Namibie, le Botswana et Maurice dans le top 60 de l’indice, la Sierra Leone renforce son rôle sur la scène africaine. La récente nomination du président Julius Maada Bio à la présidence de la Cédéao est perçue comme un signe de confiance régionale. Selon l’ICPNC, cette responsabilité pourrait lui permettre d’amplifier son action en faveur de la paix, non seulement à l’échelle nationale, mais aussi à travers l’Afrique de l’Ouest.
Les autorités sierra-léonaises ne comptent pas s’arrêter là. Elles visent désormais le statut de pays le plus pacifique d’Afrique subsaharienne, avec l’ambition de figurer un jour dans le top 10 mondial de l’Indice de la paix. Un objectif qui suppose une continuité dans les réformes sécuritaires, le renforcement de l’État de droit et l’inclusion sociale, dans un contexte sous-régional encore marqué par les incertitudes politiques et les violences armées.
L’Indice mondial de la paix, qui évalue 163 pays selon 23 critères (sécurité intérieure, conflits internes et externes, militarisation), constitue aujourd’hui un outil de référence. Pour la Sierra Leone, cette reconnaissance n’est pas qu’une performance technique : elle alimente une nouvelle image du pays à l’international, susceptible d’attirer investisseurs, partenaires au développement et initiatives de coopération.