Dimanche 10 mars, un accord tripartite historique a été conclu au Caire, sous l’égide de la Ligue arabe, marquant une avancée potentielle vers l’unification de la Libye. Cette entente, impliquant les trois corps législatifs libyens, prévoit la formation d’un gouvernement unifié, qui aura pour mission principale d’organiser les élections tant attendues, visant à remplacer les deux administrations rivales actuellement au pouvoir.
Cet accord, issu d’un consensus entre le Conseil présidentiel, le Haut Conseil d’État et la Chambre des représentants, isole le Premier ministre actuel, Dbeibah, qui exprime sa réticence à abandonner le pouvoir à un gouvernement non élu. Cette situation intervient dans un contexte de difficultés économiques marquées par la dévaluation du dinar et une augmentation des dépenses publiques, érodant la popularité de Dbeibah, notamment dans l’ouest de la Libye.
La Libye, plongée dans une crise financière, voit son Premier ministre, Dbeibah, affaibli par la perte de soutien de figures clés, dont Al-Seddik al-Kabir de la Banque centrale. Ce contexte de tension économique a joué un rôle déterminant dans l’accélération de l’accord du Caire, qui vise également à relancer les discussions politiques et à unifier les institutions du pays.
L’accord ouvre des perspectives optimistes pour la Libye, envisageant la mise en place d’un gouvernement restreint capable de mener le pays vers des élections. Ce rapprochement, facilité par une rencontre préalable à Tunis, reste cependant conditionné à la concrétisation des engagements pris, avec un gouvernement d’union qui ne devrait pas voir le jour avant la fin du ramadan, dans le meilleur des cas.
Abdoulaye Batilly, envoyé spécial de l’ONU en Libye, a souligné l’importance du communiqué final de la réunion du Caire, indiquant sur X (anciennement Twitter) un accord pour suivre les conclusions établies. Malgré les refus initiaux, une table de dialogue quadripartite avait été proposée, montrant la complexité des négociations et l’espoir placé dans le dialogue diplomatique pour surmonter les divisions.
Malgré l’espoir suscité par l’accord du Caire, la route vers un gouvernement unifié et des élections en Libye reste semée d’embûches. Les défis à venir nécessiteront une volonté politique ferme et un engagement continu de tous les acteurs libyens et internationaux impliqués, dans l’esprit de réconciliation et d’unité nationale.