Les leaders des trois nations membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali et Niger – ont annoncé une mise en alerte maximale de leurs forces de défense et de sécurité. Cette décision fait suite à des accusations graves portées contre la France et certains dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), accusés de chercher à déstabiliser la région.
L’AES affirme que des groupes terroristes, réorganisés dans des zones stratégiques telles que le Bassin du lac Tchad, le Sahel et des régions frontalières, bénéficieraient de soutiens financiers et logistiques d’États étrangers. Dans cette optique, les forces armées des trois pays ont décidé d’agir de manière concertée, proclamant l’espace confédéral comme un « théâtre unique d’opérations militaires ».
Ces accusations surviennent dans un climat de méfiance accru entre l’AES, la CEDEAO et les partenaires internationaux. Les tensions régionales ont été exacerbées par les récents coups d’État dans les trois pays, qui ont ébranlé les relations diplomatiques traditionnelles avec la France. Ce contexte fragile complique davantage les efforts pour stabiliser le Sahel, déjà en proie à une crise sécuritaire prolongée.
Les dirigeants de l’AES appellent non seulement leurs forces armées, mais aussi les populations locales à « redoubler de vigilance » face aux tentatives d’enrôlement par des groupes terroristes. Cet appel à l’unité nationale marque une nouvelle étape dans la stratégie anti-terroriste des trois pays, qui s’efforcent de bâtir une coopération militaire plus résiliente.
La proclamation d’un théâtre unique d’opérations militaires souligne la volonté des membres de l’AES de répondre efficacement aux menaces sécuritaires. Toutefois, cette initiative pourrait accentuer les tensions avec la CEDEAO et leurs anciens alliés internationaux, suscitant des interrogations sur l’équilibre des forces dans la région.
Malgré ces mesures fortes, les défis restent immenses. L’enjeu pour l’AES est non seulement de sécuriser ses frontières, mais aussi de regagner la confiance de ses populations tout en consolidant une vision politique commune face aux ingérences étrangères. L’évolution de la situation dans les mois à venir sera déterminante pour l’avenir de cette alliance naissante.