L’Algérie intensifie sa demande auprès de la France pour qu’elle assume pleinement les conséquences des essais nucléaires réalisés dans le désert algérien durant la période coloniale. Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation, a rappelé cette exigence à l’issue d’un débat parlementaire sur la gestion des déchets.
Lors de son intervention, Salah Goudjil a souligné que les habitants des régions concernées continuent de souffrir des effets dévastateurs de ces essais nucléaires, effectués entre 1960 et 1966 dans le site d’In Ecker, au sud de l’Algérie. Ces opérations, menées par la France dans le cadre de son programme nucléaire, ont laissé des séquelles environnementales et sanitaires importantes, qui restent à ce jour insuffisamment prises en charge.
Les essais nucléaires français en Algérie, débutés peu avant l’indépendance du pays en 1962, ont marqué une période de tension coloniale exacerbée. Ces tests ont non seulement contaminé des zones entières, mais aussi exposé les populations locales et les travailleurs aux radiations. En 2010, la France a adopté une loi de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, mais l’Algérie considère ces efforts comme largement insuffisants face à l’ampleur des dégâts.
L’Algérie entend intensifier la pression diplomatique sur la France afin d’obtenir une reconnaissance pleine et entière des responsabilités liées à ces essais. Cette reconnaissance inclurait non seulement des indemnisations financières, mais également un engagement à dépolluer les zones affectées. De nouvelles négociations bilatérales pourraient voir le jour, bien que le sujet reste sensible au sein des relations franco-algériennes.
Plusieurs associations algériennes représentant les victimes des essais nucléaires appellent à une accélération des démarches. Des résidents des régions touchées rapportent des cas fréquents de maladies graves, notamment des cancers, attribués aux radiations persistantes. Ces témoignages renforcent l’urgence d’une intervention concrète pour réparer les injustices passées.
Cette demande s’inscrit dans un contexte plus large de réévaluation de la mémoire coloniale entre les deux pays. Alors que l’Algérie souhaite tourner la page sur les blessures du passé, elle insiste sur la nécessité de justice pour les communautés touchées. La réponse de la France à cette requête pourrait avoir des implications majeures sur les relations diplomatiques et sur la gestion des héritages coloniaux.