Laurent Gbagbo, toujours exclu de la liste électorale à seulement trois mois des élections locales, a déposé un recours ce matin du jeudi 8 juin devant la Commission électorale indépendante (CEI) en Côte d’Ivoire. L’ancien président, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) des accusations de crimes contre l’humanité liés à la crise post-électorale de 2010-2011, reste néanmoins condamné à une peine de 20 ans de prison dans son pays pour le prétendu “braquage” de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Bien qu’ayant été gracié par la présidence, il demeure privé de ses droits civiques.
Une démarche discrète a été choisie par Laurent Gbagbo pour se rendre au bureau de la Commission électorale indépendante à Abidjan. Les militants de son parti, le PPA-CI, ont été instruits de ne pas se déplacer et ont respecté cette consigne. L’ancien président a lui-même apposé sa signature sur le recours adressé à la CEI avant de faire une déclaration à la presse. Lors de son intervention, il a contesté avec véhémence sa condamnation par la justice ivoirienne dans l’affaire du prétendu “braquage” de la BCEAO en 2011, affirmant qu’il ne comprenait pas pourquoi il avait été jugé. Il a souligné qu’il était à la CPI au moment des faits allégués, ajoutant qu’il aurait dû être convoqué en personne s’il devait y avoir un procès.
Laurent Gbagbo a conclu son discours en lançant un appel à la paix, affirmant que le moment des affrontements était révolu. Il a exhorté Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara à travailler conjointement avec lui pour construire une Côte d’Ivoire pacifiée et transmettre un héritage de paix aux générations futures. Néanmoins, il a promis de ne pas renoncer à la restitution de ses droits civiques, affirmant qu’il ne permettrait pas que son nom soit sali sans combattre.