Le Bénin applique les sanctions de la Cédéao
Suite aux décisions prises lors du sommet des chefs d’État de la Cédéao, le Bénin, en tant que partenaire commercial majeur du Niger, a immédiatement fermé sa frontière avec le pays voisin. Cette frontière représente la principale porte d’entrée pour toutes les importations qui transitent par le port de Cotonou. Dès la fermeture de la frontière, toutes les activités au port de Cotonou liées au Niger ont été suspendues, bloquant ainsi plusieurs camions chargés de conteneurs et de marchandises en route vers Niamey. Cependant, les voyageurs peuvent toujours circuler. Ce corridor vital de 1060 kilomètres, reliant Cotonou à Niamey, est essentiel pour le commerce entre les deux nations, avec environ 1000 véhicules franchissant cette frontière chaque jour.
Le Niger dépendant du port de Cotonou
En tant que principal partenaire du port de Cotonou, le Niger effectue la majorité de ses importations via cette voie maritime. Une fois déchargées des navires, ces marchandises sont ensuite acheminées vers Niamey par la route. Ce corridor est particulièrement fréquenté et permet de transporter une grande variété de produits, tels que des véhicules d’occasion, des produits alimentaires, pharmaceutiques, de l’essence, et bien d’autres. Lors d’une visite officielle au Bénin en mars dernier, le président nigérien avait souligné l’importance vitale de ce corridor pour son pays, affirmant que le port de Cotonou était également considéré comme le port du Niger.
Le Niger vulnérable face au coup d’État et aux sanctions
Le Niger, l’un des pays les plus pauvres du continent, dépend fortement de l’aide internationale pour équilibrer son budget, notamment en raison de son économie axée sur l’agriculture sujette aux aléas climatiques. Toutefois, la récente prise de pouvoir par la force, qualifiée de tentative de coup d’État, menace cette aide étrangère vitale. Des organismes tels que la Banque Mondiale, l’Union européenne et l’Agence française de développement apportent chaque année plusieurs centaines de millions de dollars au budget de Niamey. Dans un communiqué, la Banque Mondiale a fermement condamné toute prise de pouvoir par la force et a appelé toutes les parties à maintenir la paix, la stabilité et la sécurité. De plus, les sanctions imposées par la Cédéao pourraient également toucher un autre secteur économique crucial pour le Niger : les exportations d’uranium et de pétrole. La mise en service prochaine d’un oléoduc reliant les régions pétrolifères de l’est aux ports du Bénin pourrait être compromise par le blocus temporaire sur les exportations décidé par les pays de la Cédéao, dont le Bénin fait partie.