Le Burkina Faso a récemment pris une décision significative en traduisant son hymne national, le Ditanyè, en langues locales. Cette mesure, décidée lors du conseil des ministres du mercredi 3 juillet 2024, met fin à la tradition de chanter l’hymne en français.
Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales, Jacques Sosthène Dingara, a présenté cette initiative comme une étape cruciale pour renforcer la visibilité des langues nationales. L’objectif principal est de raviver le patriotisme chez les Burkinabè et de promouvoir la co-construction de l’État-nation, en mettant en avant la diversité culturelle du pays.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de séparation progressive de la France, à l’instar du Mali qui a déjà renoncé au français comme langue principale. Depuis plusieurs années, le Burkina Faso cherche à affirmer son indépendance culturelle et linguistique, reflet d’une dynamique plus large de décolonisation linguistique en Afrique francophone.
À l’avenir, chaque ministère et institution du Burkina Faso devra chanter l’hymne national en langues locales lors des cérémonies de montée des couleurs. Cette démarche vise à renforcer la cohésion sociale et la reconquête du territoire national. La Commission nationale des langues nationales a supervisé la traduction du Ditanyè en 14 langues locales, assurant une large représentativité culturelle.
Pour assurer la mise en œuvre efficace de cette réforme, le ministère de la Promotion des Langues Nationales accompagnera les différentes institutions. Un planning précis a été établi pour l’exécution du Ditanyè dans l’une des langues locales. Cette initiative marque un pas décisif vers la valorisation des langues locales et le renforcement de l’identité nationale.
En traduisant son hymne national en langues locales, le Burkina Faso envoie un message fort sur l’importance de la diversité culturelle et linguistique. Cette réforme linguistique symbolise la volonté du pays de se réapproprier son héritage culturel et de forger une identité nationale plus inclusive et authentique.