Le Burundi affirme que le Rwanda a mené une attaque sur son territoire en larguant des bombes dans la commune frontalière de Cibitoke. L’incident, qui a fait deux blessés dont un enfant de 12 ans, a été qualifié « d’attitude belliqueuse » par le ministère burundais des Affaires étrangères. Bujumbura y voit une provocation directe de Kigali.
Selon la diplomatie burundaise, les projectiles seraient tombés à proximité immédiate de la frontière que le pays partage à la fois avec le Rwanda et la République démocratique du Congo. Les autorités burundaises affirment que les frappes n’ont pas visé des positions militaires, ce qui renforce la gravité de l’incident. Le communiqué publié sur X met en avant la vulnérabilité des populations civiles dans cette zone déjà instable.
Les relations entre le Burundi et le Rwanda sont tendues depuis plusieurs années, nourries par des accusations mutuelles de soutien à des groupes armés opérant de part et d’autre de la frontière. Bujumbura reproche notamment à Kigali d’abriter des opposants burundais et des mouvements rebelles. De son côté, le Rwanda accuse régulièrement le Burundi de collaborer avec des milices hostiles à son régime. Ces tensions frontalières s’inscrivent dans un environnement régional fragilisé par les violences à l’est de la RDC.
L’incident de Cibitoke pourrait raviver les crispations entre les deux voisins si aucune clarification rapide n’est apportée. Les autorités burundaises pourraient saisir les instances régionales pour exiger une enquête, tandis que le Rwanda pourrait démentir l’attaque ou répliquer par des accusations similaires. L’absence de mécanismes de confiance entre les deux pays augmente le risque d’escalade diplomatique ou sécuritaire.
La zone touchée est une interface sensible où circulent groupes armés, réfugiés et trafics divers. Les habitants y vivent au rythme d’incursions et de représailles qui échappent souvent à tout cadre officiel. Les blessés, dont un enfant, rappellent le coût humain de ces tensions et la fragilité des communautés locales.
En choisissant de rendre publique l’accusation dès le lendemain des faits, le Burundi envoie un signal politique fort. Le ton employé sur X montre une volonté d’internationaliser l’incident et de mettre la pression sur Kigali. Reste à savoir si cette stratégie vise une désescalade par la dénonciation ou une préparation à une riposte plus ferme.



