Le Congo-Brazzaville ouvre un nouveau chapitre de son histoire économique en devenant producteur et exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL), grâce à un partenariat stratégique avec le géant pétrolier italien Eni. Cette avancée représente un tournant significatif pour un pays traditionnellement dépendant de l’exploitation pétrolière, avec la première cargaison de GNL ayant récemment quitté le port de Pointe-Noire.
Au cœur de l’action, le site de Litchenjili, proche de la capitale économique Pointe-Noire, a été le théâtre du lancement de cette initiative. Les images du président Denis Sassou Nguesso activant symboliquement la première exportation de GNL sous les yeux d’officiels et de citoyens illustrent l’importance de ce moment. Cette première phase prévoit une production annuelle de 600 000 tonnes, avec des ambitions d’augmentation significative dans les années à venir.
L’intérêt pour le développement rapide de l’industrie du GNL au Congo-Brazzaville est stimulé par la conjoncture internationale, notamment la crise énergétique exacerbée par les tensions entre l’Ukraine et la Russie. Eni a ainsi accéléré le déploiement de l’usine de liquéfaction avec un investissement de 5 milliards de dollars, répondant à une demande mondiale croissante pour le gaz en tant qu’alternative énergétique plus propre.
L’emploi de technologies de pointe a permis une mise en œuvre accélérée du projet, présentant le Congo comme un précurseur dans l’adoption de modèles de développement modulaire de GNL de petite taille. Ces innovations ouvrent des perspectives prometteuses pour l’industrie gazière congolaise, avec des répercussions attendues sur l’économie locale et internationale.
L’initiative transforme une pratique antérieure où le gaz associé à la production pétrolière était brûlé (torché), en un vecteur de développement économique. La liquéfaction et l’exportation du gaz non seulement préservent cette ressource, mais promettent également de substantiels revenus pour l’économie nationale, avec des projections de gains significatifs pour l’État congolais dès la première année.
Outre les avantages économiques immédiats, ce projet marque un pas vers la diversification et la durabilité de l’économie congolaise. La production de GNL ouvre la voie à de nouvelles utilisations du gaz naturel, telles que la fabrication d’engrais, contribuant ainsi à une vision à long terme pour l’industrie énergétique du pays. Ce tournant stratégique pourrait non seulement renforcer la sécurité énergétique du Congo mais aussi positionner le pays comme un acteur clé dans le marché mondial du GNL.