Le changement climatique redessine la carte des précipitations en Afrique centrale, menaçant l’agriculture, l’économie et les infrastructures vitales de la région. Cette transformation rapide de l’environnement exige une refonte urgente des politiques publiques pour garantir la résilience des écosystèmes et des sociétés. Adrien N’Koghe-Mba analyse, ici, les conséquences alarmantes de ce phénomène et souligne l’importance cruciale d’une adaptation immédiate face à cette nouvelle réalité climatique.
Le dérèglement climatique n’est plus une menace lointaine, mais une réalité pressante qui transforme notre environnement de manière profonde et irréversible. Comme l’a souligné le Dr Helene Lavoix, fondatrice de The Red Team Analysis Society, le contexte géographique et écologique est fondamental car il impacte profondément nos objectifs et actions. Cette réflexion s’applique parfaitement aux récentes prévisions climatiques concernant l’Afrique centrale.
Une étude publiée le 28 juin 2024 dans la revue scientifique Nature Climate Change prévoit que les pluies tropicales se déplaceront vers le nord au cours des vingt prochaines années. Cette migration affectera profondément les pays proches de l’équateur, notamment en Afrique centrale. La zone de convergence intertropicale, produisant environ un tiers des pluies mondiales, pourrait migrer vers le nord, entraînant des changements majeurs dans l’agriculture et l’économie des sociétés.
Wei Liu, professeur à l’université de Californie à Riverside, avertit que ce changement pourrait entraîner de grands bouleversements dans l’agriculture et l’économie. Les cultures essentielles comme la banane, l’huile de palme ou le manioc seraient perturbées, bouleversant les économies locales. Par exemple, au Gabon, la baisse du niveau d’eau de la retenue de Tchimbélé, due à l’absence de pluies, exacerbe une crise énergétique.
Le Brésil connaît des défis similaires avec le Pantanal, la plus grande zone humide de la planète, ravagée par des incendies causés par une sécheresse extrême et des pratiques agricoles nuisibles. La biodiversité unique de cette région est gravement menacée. Ces exemples illustrent l’impact direct des transformations climatiques sur les infrastructures vitales et les écosystèmes.
Les politiques publiques en Afrique centrale doivent impérativement intégrer ces transformations environnementales. La résilience passe par des stratégies d’adaptation robustes, axées sur la gestion durable des ressources et la protection de la biodiversité. Les gouvernements doivent repenser leurs approches et adapter leurs politiques pour assurer la survie des écosystèmes et la stabilité des sociétés.
En conclusion, le dérèglement climatique impose de repenser nos approches et d’adapter nos politiques publiques pour assurer la survie de nos écosystèmes et la stabilité de nos sociétés. Seule une action immédiate et concertée permettra de faire face aux défis climatiques de manière efficace.
Sandrine Gaingne