Le Ghana a conclu un accord crucial avec tous ses créanciers, permettant d’alléger significativement sa dette. Cette restructuration, facilitée par le cadre commun du G20 instauré pendant la pandémie, marque une étape importante pour le pays.
Environ dix-huit mois ont été nécessaires au Ghana pour obtenir cet accord, avec les investisseurs privés acceptant d’effacer près de 5 milliards de dollars de dette. Ce montant représente une décote de 37%, contre les 33% initialement proposés. Anne-Laure Kiechel, du cabinet Global Sovereign Advisory, souligne que ce processus a été beaucoup plus rapide que celui de la Zambie, qui avait mis plus de trois ans pour parvenir à un accord similaire.
Le cadre commun proposé par le G20 pour les pays à bas revenus semble porter ses fruits. Le Ghana a su tirer parti des leçons de la Zambie et a mené des négociations efficaces, notamment avec la Chine. Le Ghana est le quatrième pays africain à utiliser ce cadre commun, intégrant même sa dette domestique dans la restructuration, renforçant ainsi sa crédibilité.
L’Éthiopie, également en défaut, est encore en discussions mais bénéficie d’une situation financière moins critique. Le cadre commun permet de clarifier et d’organiser les créanciers, réduisant ainsi le risque de surendettement pour le continent. Plusieurs pays africains ont récemment émis des euro-obligations ou obtenu des lignes de crédit, comme l’Égypte avec 15 milliards de dollars des Émirats arabes unis.
Malgré ces progrès, la crise de la dette pourrait resurgir à partir de 2026, avec de lourdes échéances de remboursement. De nombreux pays africains consacrent une part disproportionnée de leur budget au service de la dette. Par exemple, au Nigeria, le ratio service de la dette/recettes fiscales atteignait 56% en 2023.
Le coût du crédit est devenu un enjeu majeur. Les États africains doivent maintenant emprunter à des taux d’intérêt proches de 10%, ce qui complique davantage la gestion des finances publiques. Anne-Laure Kiechel souligne que ce coût exorbitant du crédit est le véritable défi à relever actuellement.