Le Ghana prévoit d’acheter du carburant produit par la raffinerie Dangote, située au Nigeria, afin de réduire ses coûteuses importations en provenance d’Europe. Cette décision, annoncée le lundi 28 octobre par Mustapha Abdul-Hamid, directeur de l’Autorité nationale du pétrole (NPA), pourrait transformer la manière dont le pays s’approvisionne en énergie.
Selon Mustapha Abdul-Hamid, ce projet pourrait permettre au Ghana d’économiser environ 400 millions de dollars par mois, actuellement dépensés pour acheter du carburant en Europe. En se tournant vers le Nigeria, le Ghana pourrait non seulement acheter du carburant à un coût plus bas, mais bénéficierait aussi de la proximité géographique des deux pays, facilitant ainsi la logistique. Abdul-Hamid est optimiste sur le fait que cette nouvelle stratégie aidera à faire baisser le prix du carburant pour les consommateurs ghanéens.
La raffinerie Dangote est une immense installation construite au Nigeria grâce à un investissement de 20 milliards de dollars. Depuis janvier 2024, elle produit du diesel et du carburéacteur, et, plus récemment, de l’essence depuis septembre dernier. Lorsqu’elle atteindra sa pleine capacité, la raffinerie pourra produire jusqu’à 650 000 barils de carburant par jour, bien plus que ce dont le Nigeria a besoin pour sa consommation interne.
La raffinerie devrait atteindre sa pleine capacité d’ici le premier trimestre 2025. Cette production excédentaire pourrait être utilisée par d’autres pays de la région, y compris le Ghana, qui cherche à réduire sa dépendance aux importations de carburant venant d’Europe. En s’approvisionnant chez Dangote, le Ghana pourrait bénéficier de prix plus stables et améliorer sa sécurité énergétique, un facteur essentiel pour le développement du pays.
Au-delà du Ghana, la raffinerie Dangote pourrait aider d’autres pays d’Afrique de l’Ouest à faire face aux coûts élevés des importations de carburant. En ayant une source locale de carburant, la région pourrait réduire les frais liés aux importations lointaines, tout en renforçant l’intégration économique entre les pays voisins et en stimulant l’économie nigériane. Cela pourrait ainsi contribuer à un renforcement global de la stabilité économique régionale.
En adoptant cette stratégie, le Ghana espère non seulement réduire ses coûts d’importation, mais aussi stabiliser les prix de l’énergie sur son marché intérieur. Cela fait partie d’une vision plus large d’autosuffisance économique, en tirant parti des ressources régionales pour rendre le pays plus indépendant sur le plan énergétique et économique. Cette initiative pourrait bien être un pas important vers une plus grande résilience économique pour le Ghana et toute la région ouest-africaine.