Le Parlement kenyan a approuvé jeudi 10 novembre le déploiement de 903 soldats dans l’est de la République démocratique du Congo, pour participer à la force régionale annoncée en juin par la Communauté des États d’Afrique de l’Est. Celle-ci doit lutter contre les groupes armés actifs dans la région, et notamment le M23, qui a encore conquis de nouveaux territoires la semaine dernière. Mais des députés s’indignent que Nairobi s’implique dans une « guerre par procuration ».
Le Parlement kényan a donné son feu vert pour ce déploiement, mais l’examen de la requête a tout de même suscité des questions. Sur le coût de la mission d’abord : le ministère de la Défense l’évalue à 37 millions d’euros pour un déploiement initial de six mois, puis entre 45 à 50 millions d’euros par an si la mission était prolongée. Soit trop, estiment certains députés, car l’armée est déjà engagée depuis plus de 10 ans en Somalie, et pour un pays dont l’économie est durement frappée par les sécheresses.
Le Kenya est cependant en discussion dans l’espoir que ses partenaires – ONU notamment – acceptent de payer une partie de ce montant.
À la lecture du rapport parlementaire rédigé après audition du ministre de la Défense lundi, on apprend également que les soldats kényans devraient opérer à Rutshuru et Kiwanja, soit des zones conquises par les rebelles du M23 depuis fin octobre. Selon l’ONU, au moins 188 000 personnes avaient fui leurs villages depuis le 20 octobre, au moins 16 500 autres ont trouvé refuge en Ouganda.
Certains députés se sont alors inquiétés de voir l’armée kenyane s’engager dans l’est de la RDC, une région qui fut le théâtre de « guerres par procuration », ainsi que d’une risque « aggravé » par le fait que les forces kényanes « seront déployées aux côtés des forces du Rwanda et de l’Ouganda, des pays ayant des intérêts directs connus dans l’est de la RDC ».
En réponse, le ministre de la Défense a insisté sur les efforts diplomatiques en cours au sein de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), censés « prévenir » tout risque de « guerre par procuration ».
Source: RFI