Le 17 septembre 2024, en marge de la conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne, le Kenya a signé un protocole d’accord crucial avec la Commission américaine de réglementation nucléaire. Cet accord marque une étape décisive dans l’ambition du pays de développer son programme nucléaire civil.
Cet accord vise à garantir la sécurité et l’efficacité des technologies nucléaires qui seront déployées au Kenya. Selon James Keter, directeur général de l’Agence kényane de l’énergie nucléaire (KNRA), cette collaboration permettra au Kenya de bénéficier de l’expertise des États-Unis, un leader mondial dans le domaine nucléaire. Cette initiative s’inscrit dans la phase II du programme nucléaire kényan, qui prévoit la construction d’une centrale à Uyombo, dans le comté de Kilifi, d’ici 2027.
Le Kenya, qui aspire à devenir un acteur majeur dans le domaine de l’énergie nucléaire, doit cependant surmonter plusieurs défis. Le pays est encore à un stade précoce dans le développement de sa filière nucléaire, et les experts soulignent la nécessité de structurer ce secteur naissant avant de pouvoir atteindre ses objectifs ambitieux.
Malgré les espoirs suscités par ce partenariat, le projet de centrale à Uyombo rencontre une forte opposition locale. Les communautés locales rejettent le projet, invoquant des menaces pour l’écosystème, des pertes économiques potentielles et un manque de participation publique dans le processus de décision. Le Centre pour la justice, la bonne gouvernance et l’action environnementale a également exprimé ses préoccupations, soulignant que le site choisi est une réserve naturelle protégée par l’UNESCO.
Les perspectives de ce projet demeurent incertaines, car les communautés d’Uyombo ont porté l’affaire devant les tribunaux en juillet 2023 pour contester la décision de la KNRA. Le développement de cette centrale pourrait donc être retardé, voire compromis, si les préoccupations environnementales et sociales ne sont pas résolues de manière satisfaisante.