Le 19 mars 2025, le groupe rebelle du M23 a consolidé sa domination sur la province du Nord-Kivu en prenant le contrôle de Walikale, une zone stratégique proche des richesses minières, notamment l’or et l’étain. Cette prise marque un nouveau tournant dans le conflit qui oppose les rebelles aux forces gouvernementales congolaises, les M23 ayant désormais le contrôle de quatre des six principaux chefs-lieux de la région.
Walikale, avec ses vastes gisements d’or et d’étain, représente un gain important pour le M23. Ce territoire se situe également à proximité de deux postes douaniers importants, à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda, offrant ainsi aux rebelles une source significative de revenus. Le contrôle de cette région permet au M23 de renforcer ses capacités militaires et logistiques tout en consolidant son influence dans cette zone riche en ressources naturelles.
Le M23, groupe rebelle originaire de l’Est de la République Démocratique du Congo, a refait surface en 2012 avant de se réinstaller dans la région en 2022, profitant du climat d’instabilité généré par les tensions politiques et économiques. Le groupe, principalement constitué de Tutsis congolais, lutte depuis des années contre l’armée congolaise et d’autres groupes armés. Le contrôle des ressources minières, notamment l’or et l’étain, est un enjeu central de ce conflit, qui alimente une guerre de territoires dans le Nord-Kivu.
L’extension du contrôle du M23 sur des zones clés du Nord-Kivu augure d’une intensification de la guerre dans la région. Le groupe rebelle se trouve désormais à environ 30 kilomètres de Lubero, une capitale de territoire encore sous contrôle congolais, et semble déterminé à en prendre possession. Cette nouvelle phase du conflit pourrait accentuer les tensions avec le gouvernement de Kinshasa, qui peine à repousser les avancées des rebelles malgré le soutien militaire international.
L’Union africaine (UA) a salué récemment les efforts diplomatiques des présidents congolais et rwandais, qui se sont rencontrés dans un cadre secret à Doha, pour trouver une solution pacifique à la crise. Cette rencontre, bien que discrète, a permis de poser les bases d’un dialogue entre Kinshasa et Kigali, deux acteurs clés dans le conflit. Toutefois, les perspectives d’une paix durable restent incertaines, tant que le M23 maintient sa pression militaire sur le terrain et que les causes profondes du conflit, telles que les rivalités ethniques et les ressources naturelles, demeurent non résolues.
Les populations locales, prises entre les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles, continuent de souffrir des conséquences directes du conflit. Des milliers de Congolais ont été contraints de fuir vers des zones plus sûres, souvent sans aide humanitaire suffisante. Des organisations internationales dénoncent régulièrement la situation des déplacés internes et appellent à une action rapide pour éviter une crise humanitaire encore plus grave dans cette région stratégique de l’Est de la République Démocratique du Congo.