Texte par : RFI
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a publié mardi 26 avril un communiqué de presse accusant l’armée française d’espionnage et de subversion. Depuis le début de l’année, le gouvernement de transition a constaté plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien, notamment par les forces armées françaises.
« Tout survol de l’espace aérien malien est subordonné à l’obtention d’une autorisation délivrée par l’Armée de l’air », explique le colonel Abdoulaye Maïga. Mais selon les autorités maliennes, cette règle est régulièrement enfreinte. Elles déplorent notamment des falsifications de documents de vol, des atterrissages d’hélicoptères dans des localités hors aérodromes et des vols d’avion ou de drones de renseignement, pour « mener des activités considérées comme de l’espionnage. »
Et c’est de cela, précisément, qu’elles accusent l’armée française. Le 21 avril, elle a diffusé des vidéos tournées la veille par un drone, au-dessus de la base de Gossi récemment transférée à l’armée malienne. Ces images montrent, selon l’état-major français, des mercenaires russes, en train d’enterrer des corps et de filmer afin de faire accuser la France de crimes de guerre.
« Les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant de fausses images montées de toute pièce », explique le porte-parole du gouvernement malien. Les autorités maliennes ont quant à elles déclaré la semaine dernière avoir découvert un charnier près du camp de Gossi. Mardi, le procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Selon une autorité militaire française, Gossi ne figure pas dans la zone d’interdiction temporaire de survol, mise en place par l’armée malienne le 13 janvier. « Barkhane continue sa lutte contre les groupes terroristes, poursuit cette source. Dans ce cadre, nous avons besoin d’engager des capacités aériennes dans le respect des accords signés avec le Mali. »