Le gouvernement malien a démenti qu’une fusillade ait eu lieu au palais présidentiel, blessant l’aide de camp du Président Assimi Goïta. Les autorités ont ainsi contredit le quotidien français Libération, qui avait rapporté ces faits.
Passe d’armes entre le Mali et la presse française sur un incident censé s’être déroulé le 2 novembre au palais présidentiel malien. Le quotidien hexagonal Libération a en effet rapporté que l’aide de camp du Président Assimi Goïta y avait été blessé par balle. Une information démentie par le gouvernement de la Transition, dans un communiqué.
Les autorités ont fustigé un article de presse “commandité et prémédité”, accusant le quotidien de “créer la psychose” à travers un “scénario macabre”.
“Le Gouvernement de la Transition dément totalement les faits évoqués par le quotidien français Libération […]. En outre, il condamne cette manœuvre non professionnelle, désespérée, éhontée et immorale du quotidien français”, précise ainsi le communiqué du gouvernement malien.
Bamako n’exclut pas d’entamer des poursuites judiciaires contre les auteurs.
“Zone d’ombres” et gilet pare-balles
L’article de Libération, daté du 11 novembre, affirmait que le capitaine Souleymane Traoré, aide de camp du Président Assimi Goïta, avait été touché par une balle au thorax. Il aurait dû sa survie à son gilet pare-balle qui aurait amorti l’impact.
Le quotidien assurait avoir les témoignages de trois sources sécuritaires, tout en admettant que des “zones d’ombre” entouraient l’incident. Deux témoins parlaient d’un “sniper” ayant fait feu à une certaine distance.
Le journal, qui note par ailleurs qu’aucune revendication n’a été émise, a finalement mis à jour son article pour y inclure le démenti du gouvernement.
Un nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose Bamako aux médias français. En avril dernier, RFI et France 24 avaient déjà été suspendus par les autorités, après avoir affirmé que l’armée malienne était impliquée dans des exactions contre les civils.
Le gouvernement malien compare d’ailleurs fréquemment ces deux médias à la tristement célèbre “radio Mille Collines”, qui avait encouragé le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.