Le gouvernement malien affirme avoir restauré sa souveraineté sur l’ensemble du pays. Selon Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, le Mali est passé d’un contrôle limité à 40 % de son territoire à une maîtrise complète. Une évolution que les autorités présentent comme une conséquence directe du retrait de la mission onusienne de maintien de la paix.
Dans une interview accordée aux médias locaux, le chef de la diplomatie malienne s’est félicité de cette avancée, estimant que “la sécurité s’améliore” depuis le départ des troupes internationales fin 2023. Ce retrait, souhaité par Bamako, a marqué un changement majeur dans la stratégie sécuritaire du pays, désormais axée sur des partenariats militaires bilatéraux répondant à ses propres conditions.
Pour les autorités de transition, cette reprise du contrôle territorial s’inscrit dans une logique plus large de reconquête de la souveraineté nationale. Bamako insiste désormais sur trois principes pour toute coopération internationale : le respect de la souveraineté du Mali, la reconnaissance de ses choix stratégiques, et la défense des intérêts des Maliens avant tout. Une ligne dure qui reflète la volonté du pouvoir de rompre avec les anciennes formes de tutelle.
Si le gouvernement malien affiche sa volonté de coopérer avec d’autres États ou organisations, il le fera selon ses propres termes. Cela pourrait freiner certains partenariats internationaux, notamment avec des pays occidentaux qui s’inquiètent de l’influence croissante de nouveaux acteurs comme la Russie. La diplomatie malienne assure toutefois qu’elle reste ouverte, mais exige une relation d’égal à égal.
Malgré les annonces officielles, la réalité sur le terrain reste sujette à débat. Des zones entières, notamment dans le nord et le centre du pays, continuent d’être le théâtre d’attaques djihadistes et de tensions intercommunautaires. Des analystes indépendants estiment que la fin de la présence onusienne pourrait avoir réduit les capacités de surveillance et d’alerte sur certaines régions.
Le discours triomphaliste des autorités contraste avec les préoccupations des populations locales, souvent confrontées à l’insécurité persistante et à un accès limité aux services publics. Pour ces citoyens, la reprise du territoire ne saurait être pleinement efficace sans une amélioration tangible de leur quotidien. Reste à voir si la politique de souveraineté affichée par Bamako parviendra à répondre à ces attentes.