Le Maroc et le Rwanda ont franchi une nouvelle étape dans leur rapprochement bilatéral. Ce 17 juillet à Rabat, l’ambassadrice rwandaise Shakilla Umutoni a été reçue par le ministre délégué marocain chargé de l’Investissement, Karim Zidane. Cette rencontre a permis de réaffirmer la volonté des deux États de renforcer leur coopération, notamment dans les domaines économiques, diplomatiques et sécuritaires.
Lors de cet entretien, les deux responsables ont mis en avant plusieurs filières stratégiques à développer : agriculture, industrie, énergies renouvelables, services financiers et infrastructures. L’accent a été mis sur la nécessité de bâtir une coopération structurée entre institutions publiques et agences nationales d’investissement. Objectif affiché : stimuler les flux d’investissements entre Rabat et Kigali, en s’appuyant sur des partenariats durables et des synergies opérationnelles.
Ce rapprochement s’inscrit dans la continuité d’une dynamique enclenchée en 2016, lors de la visite du roi Mohammed VI à Kigali. Depuis, les deux pays entretiennent des relations politiques soutenues, fondées sur une convergence de vues sur les enjeux africains et internationaux. Rabat et Kigali défendent une même vision d’une coopération africaine tournée vers le pragmatisme, la solidarité et le codéveloppement.
La dimension sécuritaire n’a pas été écartée des discussions. Marocains et Rwandais ont insisté sur la nécessité d’intensifier leur coopération en matière de sécurité régionale, de lutte contre le terrorisme et de stabilité économique. Des initiatives communes en matière de formation, de partage d’expertise et de soutien aux dispositifs africains de sécurité collective sont à l’étude.
Pour les deux pays, la coopération Sud-Sud reste au cœur de leur stratégie diplomatique. Elle est perçue comme un levier essentiel pour construire des écosystèmes d’investissement régionaux, renforcer les chaînes de valeur africaines et harmoniser les positions dans les forums panafricains. Rabat et Kigali souhaitent incarner un modèle de collaboration intra-africaine, ambitieux et concret.
Au-delà des annonces, cette rencontre s’inscrit dans une dynamique plus large où le Maroc et le Rwanda assument un rôle moteur sur le continent. En misant sur des priorités partagées et une diplomatie proactive, ils cherchent à consolider un axe stratégique qui pèse de plus en plus dans les équilibres africains. À l’heure où l’Afrique tente de redéfinir sa place dans les rapports internationaux, l’entente entre ces deux capitales apparaît comme un levier d’influence et de transformation.