Le Maroc est actuellement au cœur d’un débat animé concernant l’utilisation de TikTok, une plateforme sociale d’origine chinoise. Face à son usage jugé « destructeur » et « néfaste », en particulier pour les jeunes, des voix s’élèvent dans le pays, parmi lesquelles députés, journalistes et artistes, pour appeler à des mesures drastiques, allant jusqu’à une possible interdiction de l’application sur le territoire national.
Avec plusieurs millions d’utilisateurs, TikTok s’est imposé comme un réseau social majeur au Maroc. Cependant, sa popularité soulève des inquiétudes quant à son impact, surtout chez les jeunes. Des dérives telles que l’exposition à des comportements inappropriés, la mendicité en ligne, des activités criminelles, ou encore le harcèlement sont pointées du doigt. Ces préoccupations amènent à se questionner sur la nécessité de limiter l’accès des mineurs à ces contenus ou d’interdire complètement la plateforme.
Le débat autour de TikTok au Maroc s’inscrit dans un contexte plus large de préoccupations concernant la cybercriminalité. Un cas récent impliquant un homme adulte demandant des photos à une jeune fille de 12 ans via TikTok a suscité une vive émotion et a mis en exergue le manque de législation adéquate pour gérer ce genre de situations. Ce vide juridique est ce que les députés marocains cherchent à combler.
Les opinions divergent quant à la manière de traiter le cas de TikTok au Maroc. Certains plaident pour une interdiction totale, à l’image de pays comme l’Inde, le Pakistan ou la Jordanie. D’autres, en revanche, prônent une régulation plus stricte, par exemple en restreignant l’accès des mineurs ou en encadrant les activités commerciales sur l’application.
TikTok, avec ses 1 milliard d’utilisateurs actifs mensuels à travers le monde, considère le marché africain comme une priorité. Toutefois, la plateforme fait face à des préoccupations croissantes de nombreux États africains, liées à la diffusion de contenus jugés inappropriés par rapport aux traditions et religions locales.
Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, directeur Afrique de l’organisation Internet sans frontières, souligne l’importance pour les États africains de collaborer pour établir des normes communes, à l’instar du RGPD européen. Cette démarche vise à contraindre les entreprises de réseaux sociaux à respecter certaines exigences pour opérer en Afrique. Une telle initiative pourrait marquer un tournant dans la manière dont le continent africain gère la présence et l’impact de plateformes sociales telles que TikTok.