Le journaliste Anye Ndé Nsoh a été tué dans la soirée du 7 mai dans le centre de Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest anglophone au Cameroun. Les Forces de défense de l’Ambazonie, un des mouvements séparatistes des régions anglophones du Cameroun, ont parlé d’une “erreur sur la personne” visée. Selon Capo Daniel, leader en exil des Forces de défense de l’Ambazonie, l’unité responsable de l’opération avait pour cible un commandant militaire habitué du bar devant lequel le journaliste a été tué. Capo Daniel a exprimé ses regrets et sa compassion envers la famille du journaliste, assurant que son mouvement considère les journalistes comme des personnes devant être protégées.
Les journalistes présents à Bamenda ont réagi en portant des pancartes pour dénoncer cette “erreur d’identité” et réclamer “Justice pour Anye”. Certains d’entre eux ont témoigné de la difficulté à exercer leur travail en raison de la pression constante qui pèse sur eux. Ils ont notamment évoqué la peur ressentie lors de leurs déplacements, même avec du matériel de travail. Malgré les risques encourus, les journalistes ont souligné l’importance de leur travail pour informer le public sur la situation dans la région.
Le préfet de la Mezam a annoncé le lancement d’une enquête suite à ce meurtre et appelle la population à coopérer. Le Comité international pour la protection des journalistes (CPJ) a également réclamé une enquête minutieuse afin d’identifier les auteurs de ce crime et demande que cette affaire ne soit pas utilisée à des fins de propagande. Le CPJ rappelle que les journalistes travaillant dans les régions anglophones du Cameroun sont sous la pression des combattants séparatistes et des forces gouvernementales.
Anye Ndé Nsoh était à la tête du bureau régional du journal The Advocate et travaillait également pour plusieurs radios, dont City FM et Dream FM. Selon le syndicat anglophone Camasej, l’attaque a été menée par deux hommes armés et le journaliste a été touché à la poitrine. Ce meurtre souligne une fois de plus la pression exercée sur les journalistes travaillant dans les zones anglophones du Cameroun, où les violences entre forces gouvernementales et groupes armés séparatistes ont causé de nombreuses victimes depuis 2017. Le CPJ rappelle l’importance de protéger les journalistes et de garantir leur sécurité pour qu’ils puissent continuer à exercer leur travail librement.