Une décision radicale des autorités nigériennesLe gouvernement nigérien a ordonné, le 4 février, le départ du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’accusant d’activités contraires à la souveraineté du pays. Cette décision intervient dans un climat de tensions croissantes entre Niamey et certaines organisations internationales.
Des accusations de manquements gravesSelon Bana Ibrahim, membre du Front patriotique pour la Souveraineté (FPS), le CICR aurait failli à ses obligations en refusant d’assurer la sécurité de ses missions par une escorte militaire dans des zones sensibles. Il dénonce également la disparition de camions transportant des médicaments, insinuant des dysfonctionnements incompatibles avec les exigences du gouvernement.
Un contexte de rupture avec les anciennes pratiquesDepuis le changement de régime en 2024, les autorités de transition ont adopté une posture plus ferme vis-à-vis des ONG et institutions internationales. Dans cette dynamique, le gouvernement entend réguler plus strictement la présence et les activités des organisations humanitaires, afin qu’elles s’alignent avec sa vision politique et stratégique.
Quelles conséquences pour l’aide humanitaire au Niger ?L’expulsion du CICR pourrait avoir des répercussions sur l’assistance aux populations vulnérables, notamment dans les zones en proie à l’insécurité. Toutefois, Niamey affirme vouloir renforcer la souveraineté du pays en développant des alternatives locales et en collaborant avec des partenaires jugés plus respectueux de ses orientations.
Une remise en question de la neutralité du CICRBana Ibrahim critique la posture du CICR, estimant que l’organisation se permettrait en Afrique ce qu’elle n’oserait pas faire ailleurs, notamment aux États-Unis ou en France. Il accuse l’ONG de prendre parti pour certains groupes armés sous couvert de neutralité humanitaire, une allégation régulièrement contestée par l’organisation.
Le CICR dans une position délicateFace à ces accusations, le CICR pourrait chercher à engager un dialogue avec les autorités nigériennes afin d’obtenir une clarification de sa situation. Reste à voir si cette expulsion s’inscrit dans une tendance plus large de réorientation des politiques humanitaires au Niger ou si une issue diplomatique reste envisageable.